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Union européenne : dans l'impasse, le sommet sur les postes clés est suspendu jusqu'à mardi

Les tractations sont difficiles et les désaccords nombreux. Les dirigeants ont tenté toute une nuit de se mettre d'accord, en vain.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, lors du dîner du sommet européen, le 30 juin 2019 à Bruxelles (Belgique). (OLIVIER HOSLET / AFP)

Impasse au sommet. Les dirigeants européens ont tenté, dans la nuit du dimanche 30 juin au lundi 1er juillet, de se mettre d'accord sur la répartition des postes de pouvoir de l'UE jusque dans la matinée. En vain. Le sommet a donc été suspendu et reprendra mardi à 11 heures. Un accord semblait possible pour désigner le social-démocrate néerlandais Frans Timmermans à la présidence de la Commission européenne, mais les discussions achoppaient sur les deux autres fonctions : la présidence du Conseil et le chef de la diplomatie, a indiqué à l'AFP l'un des négociateurs. 

L'objectif est d'avoir un accord sur les quatre fonctions, ce qui inclut la présidence de la Banque centrale européenne, a précisé ce négociateur. Le président français Emmanuel Macron a exigé la désignation de deux femmes et une équilibre géographique impliquant l'attribution de l'un des postes à une personnalité de l'est de l'Europe. "Ce sommet a été très mal préparé", a lâché un diplomate européen contrarié par des consultations qu'il a jugé insuffisantes sur la proposition soumise aux 28 par le président du Conseil, le Polonais Donald Tusk. 

Angela Merkel contestée

Le sommet, qui avait commencé avec trois heures de retard, a été suspendu vers 23h30 pour permettre à Donald Tusk de mener des consultations bilatérales avec chacun des dirigeants, a annoncé son porte-parole. A 6 heures du matin lundi, les négociations n'étaient toujours pas terminées. Macron et Merkel veulent trouver un accord cette nuit "quitte à prendre du temps, il est même envisagé de déborder jusqu'à lundi matin s'il le faut", a toutefois nuancé une source européenne à l'AFP.

Le sommet a déraillé avant même d'avoir commencé, lorsque les dirigeants membres du Parti populaire européen (PPE-droite) ont rejeté l'accord accepté par Angela Markel pendant le sommet du G20 à Osaka. A son arrivée au sommet, la chancelière avait annoncé s'attendre à une réunion difficile. Pour la première fois, elle a été ouvertement contestée pendant un sommet du PPE et accusée d'avoir accepté un accord contraire à celui initialement étudié par sa famille politique.

Le PPE remonté

Premier parti politique au Conseil et au Parlement européen, le PPE a vu son candidat, l'Allemand Manfred Weber, recalé lors du précédent sommet le 20 juin. Il a accepté de soutenir la nomination du candidat de la famille sociale-démocrate, le Néerlandais Frans Timmermans, à condition d'obtenir les présidences du Parlement européen et du Conseil, ont indiqué à l'AFP deux sources qui ont participé aux négociations. Les sociaux-démocrates, deuxième force politique au Conseil et au Parlement, soutiennent la revendication du PPE, ont précisé ces deux sources.

Mais les Libéraux ont refusé les termes de cet accord et obtenu d'Angela Merkel la présidence du Conseil lors des discussions en marge du sommet du G20 vendredi et samedi à Osaka, ce qui a déclenché la colère du PPE. "L'accord a été détruit" à Osaka, a déploré un responsable du PPE, sous couvert de l'anonymat. "Il est mort. Il n'y aura pas d'accord ce soir", a-t-il affirmé à l'AFP. "Aucun des dirigeants du PPE n'a accepté" ce qui a été négocié à Osaka, a confirmé le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, membre du PPE. La droite tient la clef de ces nominations. Aucune solution ne peut être avalisée sans le soutien de cette famille politique, car aucune majorité n'est possible sans les votes de son groupe au Parlement européen.

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