Parlement européen: Marine Le Pen crée un groupe parlementaire qui reste fragile
Marine Le Pen a donc réussi plus d'un an après son succès aux Européennes à constituer un groupe parlementaire au Parlement européen. Pour cela, elle a recruté deux eurodéputés polonais issus du parti d'extrême-droite KNP et une élue britannique exclue de l'UKIP, selon ce qu'elle a annoncé le 16 juin 2015, à Bruxelles.
Le nouveau groupe baptisé Europe des Nations et des Libertés sera coprésidé par Marine Le Pen et Marcel de Graaff, du PVV néerlandais, un des alliés historiques de la responsable frontiste au Parlement européen avec le Parti de la liberté autrichien (FPÖ), la Ligue du Nord italienne et le Vlaams Belang flamand (Belgique).
Pour former son groupe, le FN avait toujours indiqué qu’il refusait l’appoint de du Jobbik hongrois et de l'Aube dorée grecque, jugés infréquentables par le FN.
Mais le FN n’a pourtant «pas été très exigeant sur les CV de ses nouveaux partenaires», comme le note le site Contexte. Il n'a pas hésité à recruter Janice Atkinson exclue du UKIP pour, semble-t-il, avoir gonflé ses dépenses. Pour les deux députés polonais, elle a profité de la crise de leur parti, le Congrès national polonais (KNP) dont l'ex-président, Janusz Korwin-Mikke, avait tenu des propos qui le rendait infréquentable, affirmant que Hitler n'était pas au courant du génocide des juifs. Sa mise à l'écart a permis aux deux élus polonais de rejoindre le nouveau groupe.
Techniquement, cette alliance des droites reste fragile puisque deux pays ne sont représentés que par un seul élu et est donc à la merci d'une défection. Politiquement, les partis la composant ont souvent des approches idéologiques divergentes sur les grandes questions : certains se présentent comme libéraux économiquement alors que d’autres se veulent interventionnistes ; même chose sur les questions de société. Leur seul point commun semble être un rejet de l’Union telle qu’elle est aujourd’hui.
La constitution d’un groupe parlementaire n’est pas qu’un détail. Il apporte l’assurance de recevoir plusieurs millions d'euros de subventions au cours des cinq années suivantes (hors salaires et frais de représentation des députés) ainsi que la possibilité de recruter plus de collaborateurs. Cela donne aussi à ses membres beaucoup plus de visibilités dans le travail parlementaire.
Le parlement européen comptait déjà sept groupes. Il devrait donc en compter un huitème.
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