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Présidentielle en Serbie: vers un plébiscite pour Alksandar Vucic

Archi-favori des élections, Aleksandar Vucic, Premier ministre de Serbie depuis 2014, espère l’emporter dès le premier tour qui a lieu ce dimanche 2 avril. L’homme a si peu d’adversaires que les sondages placent en seconde position un jeune trublion de 25 ans, un clown qui dépeint au vitriol une classe politique serbe corrompue et incapable.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min

La Serbie aime les hommes politiques puissants. Chez Vucic, on sent planer l’ombre de Slobodan Milosevic, ce nationaliste va-t-en-guerre accusé de génocide et qui rêvait de Grande Serbie. D’ailleurs, Aleksandar Vucic a été, en 1998, son ministre de l’Information. Un poste qui aurait pu le conduire, comme son mentor, directement sur le banc du Tribunal pénal international. Mais l’homme a de la ressource et sait passer entre les gouttes.
 
A la chute de Milosevic, Vucic rebondit, forme le Parti progressiste serbe (SNS) qui accède au pouvoir en 2012. Deux ans plus tard, à l’occasion de législatives anticipées, c’est le sacre. Le SNS lamine ses adversaires, obtient près de 50% des voix. Cette fois, Aleksandar Vucic occupe le poste de Premier ministre.
 
Il tente de faire oublier sa jeunesse nationaliste en se faisant l’ardent négociateur de l’adhésion à l’Union européenne. Il se présente à l’élection avec un bilan économique à son avantage. Les comptes publics sont redressés et la croissance atteint 2,8% en 2016. Mais le salaire moyen plafonne à moins de 350 euros et le chômage excède les 15%.
 
Le culte de l'homme fort
Vucic surfe sur la vague de 2016, et s’il se présente à l’élection présidentielle, c’est parce qu’il est convaincu d’être le seul de son camp à pouvoir gagner! L’intéressé pense y parvenir dès le 1er tour. Incontestablement, sa victoire redonnerait du lustre à une fonction présidentielle tombée aux oubliettes. Comme l’explique l’AFP, ici le pouvoir est lié au charisme de son détenteur.
 
Et justement ses adversaires dénoncent ses tendances autocrates. «Tout le pouvoir ne doit pas être concentré entre les mains d'un seul homme, Aleksandar Vucic», a réclamé l'ultranationaliste d'extrême droite Vojislav Seselj. Mais l’opposition est laminée. Sasa Jankovic du Parti démocratique est crédité de dix points. Tout comme le pro-européen Vuk Jeremic ou l’ultranationaliste Vojislav Seselj.

Beli président ! 
Pour l’heure, une seule personne fait un peu d’ombre au Premier ministre. Il s’appelle Beli, un clown de 25 ans qui singe les dérives du pouvoir. Dans son clip, où on sent l’influence d’Emir Kusturica, tout y passe. Tournée électorale en Mercedes, gardes du corps aux lunettes noires, promesses improbables («On recevra 16 salaires»). Fort de 13.000 parrainages, Beli s’est lancé dans la campagne et ça marche. Certains instituts lui prédisent la seconde place.

Vucic et Beli. Le prince et son bouffon!

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