Qui est Stéphane Bridé, ce Français ministre de l'Economie de la Moldavie ?
Conseiller financier de haut vol pendant près de vingt ans, il est chargé de mettre sur les rails l'économie du pays le plus pauvre d'Europe.
Il est confronté à un défi hors norme. Conseiller financier de haut vol pendant près de vingt ans, le Français Stéphane Bridé vient d'être nommé ministre de l'Economie et vice-Premier ministre de la Moldavie. Sa mission : mettre sur les rails l'économie du pays le plus pauvre d'Europe.
"L'opportunité s'est présentée en début d'année avec le Parti démocrate de Moldavie (PD, proeuropéen), qui était à la recherche d'un expert d'origine européenne connaissant le contexte" moldave, après les élections générales de novembre, confie Stéphane Bridé dans un entretien accordé à l'AFP mercredi 8 avril.
Arrivé dans le pays en 1999
Le parcours de cet homme de 43 ans, dont dix-huit ans au service de Ernst&Young, l'un des quatre plus grands cabinets d'audit mondiaux, est inhabituel. Il est arrivé dans l'ex-République soviétique pour une longue mission en 1999 et ne l'a plus quittée depuis.
Marié à une Moldave, Stéphane Bridé a la nationalité du pays depuis 2013. Si la tâche est titanesque, elle vaut la peine de s'y atteler, juge-t-il. "Plus d'une fois, j'ai été mécontent face à certaines décisions. Bien souvent, j'ai eu envie de dire 'mais pourquoi on ne changerait pas cela' !"
Avec un produit intérieur brut représentant 0,3% de celui de la France, soit 7,2 milliards d'euros en 2014, ce petit pays de 3,5 millions d'habitants subit de plein fouet les effets de la récession en Russie et de l'embargo imposé par Moscou sur son secteur agroalimentaire. "La Moldavie est aujourd'hui au carrefour de plusieurs facteurs : la crise en Russie, qui a occasionné des turbulences dans la région et dans l'économie moldave, et la guerre en Ukraine qui a évidemment eu son impact", explique le ministre sans étiquette.
Une expérience de vingt ans dans le privé
Conséquence : après avoir enregistré une croissance économique de 4,6% en 2014, la Moldavie s'attend à sombrer dans la récession cette année, avec une contraction de 1% de son PIB.
Pour le pays, le salut passera aussi par sa faculté à attirer des capitaux, estime le ministre, qui veut travailler à une simplification des procédures d'enregistrement des sociétés : "Mon expérience de plus de vingt ans dans le domaine privé me permettra d'interagir (...) de manière à faciliter l'arrivée d'investisseurs étrangers."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.