T. Mazowiecki, 1er dirigeant polonais non communiste, est mort
Il aura fait tout le chemin. Celui qui a mené la Pologne de la léthargie corsetée d'un Etat satellite de l'URSS au destin d'une démocratie européenne. De Gorbatchev à Boris Elstine, de Mitterrand à Helmut Kohl, de Jaruselski à Walesa, Tadeusz Mazowiecki a côtoyé tous ceux qui ont tissé ce moment si particulier que fut la chute du rideau de fer. Premier chef d'Etat d'une Pologne non communiste, il s'est éteint ce lundi à l'âge de 86 ans.
L'ironie de l'histoire fait que c'est la seconde fois que les Polonais apprennent son décès. La première fois, il était derrière les barreaux d'une prison communiste, quand une fausse rumeur l'a donné pour mort. C'était en 1981. Huit ans après, le 4 juin 1989, il est porté à la tête du gouvernement, grâce à son engagement au syndicat Solidarité, et lance les réformes économiques et politiques. Au milieu des années 1990, en pleine guerre des Balkans, Tadeusz Mazowiecki fut également rapporteur de l'ONU pour l'ex-Yougoslavie. Dans un aveu d'impuissance, il démissionna de cette fonction après le massacre de musulmans bosniaques par les milices serbes à Srebrenica en juillet 1995.
"C'était le meilleur Premier ministre que nous ayons eu jusqu'à présent ", a déclaré lundi l'ex-président polonais et chef historique de Solidarité Lech Walesa. L'actuel président polonais, Bronislaw Komorowski, souligne le rôle qu'il a joué dans la réconciliation germano-polonaise et la fixation de la frontière sur la ligne Oder-Neisse, une des conditions pour une stabilité durable en Europe.
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