Température record au pôle Nord. Menace sur la banquise
L’image de l’ours blanc regardant désespérement la mer libre de glace a fait le tour du monde. Elle traduit le recul de la banquise qui permet à cette espèce de se déplacer pour trouver sa nourriture. Mais surtout, elle confirme dramatiquement les images de la Nasa. Celles-ci montrent en effet, un fort recul des glaces au pôle Nord.
And here I was thinking the 'hockey stick' was scary. Arctic temps doing weird things (via Danish Meteorological Institute) @MichaelEMann pic.twitter.com/lqSOSKAFZj
— James Boxall (@JamesGIS) November 18, 2016
La Nasa a suivi pendant des mois la météo sur la région arctique. Elle a enregistré les conséquences du réchauffement sur les glaces. Au printemps, la fonte a été plus rapide que la moyenne. Phénomène qui s'est ralenti au début de l'été avant d'accélérer en août. L'organisme américain indique cependant que la surface de la glace n'est pas le seul élément à prendre en compte. Selon la Nasa, il faut aussi tenir compte de l'épaisseur de la glace, un élément pour l'instant difficile à déterminer.
Et la disparition de la glace peut entraîner plus de chaleur dans les océans. «Comme nous perdons de la glace depuis plusieurs décennies et surtout ces dernières années, nous allons avoir d’avantage de surface océanique sombre qui absorbe la chaleur (venant des rayons du soleil, NDLR). L’océan se réchauffe, tout l’Arctique se réchauffe. C’est comme si on laissait la porte du frigo ouverte», explique Walt Meier, chercheur à la Nasa.
Les images de la Nasa montrent clairement que le «passage du Nord-Ouest» est libre de glace. Une occasion rêvée pour lun tour opérateur qui organise une luxueuse croisière. Ce passage entre l'Atlantique et le Pacifique par une route libre de glace, au nord du Canada, a été longtemps impossible.
En septembre, la glace est à son minimum. «Depuis plusieurs années, ces minima battent des records et rendent des voies comme les passages Nord-Ouest et Nord-Est navigables», précise Sciences et Avenir.
En attendant, il apparaît que le réchauffemet continue. Les années chaudes se succèdent et 2016 semble bien partie pour battre de nouveaux records... après ceux de 2015. «Le premier semestre de 2016 a explosé les records de température, avec un mois de juin particulièrement chaud. De quoi augmenter le risque que 2016 soit l’année la plus chaude depuis que des relevés de températures sont réalisés», annonçait Scientific American.
Ce graphique s'arrête à l'été 2016. Théoriquement l'Arctique se recharge en glace à partir de l'automne. Or, cette année, les températures semblent rester chaudes au moment où la formation de banquise devrait être forte.
A la fin de l'été, l'étendue des glaces arctiques était déjà la 2e plus faible jamais enregistrée (4,14 millions de km2), après celle de 2012, selon le Centre de données sur la neige et la glace (NSIDC) américain. En octobre, elle n'était remontée qu'à 6,4 millions de km2, soit un tiers de moins par rapport à la moyenne de 1981-2010 : la plus faible superficie pour cette saison depuis le début des relevés satellitaires en 1979.
Fin de la banquise estivale en 2030 ?
«C'est un record remarquable. Il peut être lié aussi à l'aléa de la météo, mais c'est le type de choses auquel on s'attend de toute façon dans un climat qui se réchauffe», note la climatologue Valérie Masson-Delmotte, citée par l'AFP. Or, le phénomène s'auto-entretient : la fonte de glace est une conséquence de la chaleur, mais elle en est aussi une cause.
2016 has now broken daily record min Arctic #seaice extent on exactly 50% of days so far this year. Crazy year in the Arctic! pic.twitter.com/crW9rdc3pV
— Zack Labe (@ZLabe) November 23, 2016
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