Travailleurs détachés : la France peut-elle s'en passer ?
Emmanuel Macron entame une tournée européenne sur la question des travailleurs détachés. Il dit vouloir durcir les règles en vigueur pour lutter contre le dumping social et les fraudes qui restent importantes.
Sur les chantiers, dans l'industrie, les travailleurs détachés sont une main d'oeuvre parfois décriée qu'Emmanuel Macron a promis de limiter. L’économie française peut-elle se passer des travailleurs détachés ? Un entrepreneur affirme n'avoir jamais recours à ces travailleurs, pourtant souvent moins cher. Car si légalement ils sont payés au SMIC pour 35 heures, logés et nourris, leurs cotisations sociales sont réglées dans leur pays d'origine, moins élevées qu'en France. "Ils ne payent pas les impôts ni les charges en France. Ils envoient tout l'argent dans leur pays et ne favorisent pas l'économie locale", estime Thomas Olacia, gérant de l'entreprise Olacia.
Gagner de l'argent
Mais pour d'autres patrons, ces travailleurs détachés sont indispensables, car la main-d'oeuvre manque. Ces travailleurs viennent en France avec un objectif, gagner de l'argent. "Ils occupent des emplois non qualifiés, domaine dans lequel il y a beaucoup de chômeurs. Ils permettent aux entreprises de ne pas faire l'effort d'offrir du travail attractif", indique Henri Sterdyniak, économiste à l'OFCE. La réforme du statut des travailleurs détachés est en cours à Bruxelles. Elle sera au coeur des discussions lors de la visite d'Emmanuel Macron en Europe de l'Est dès mercredi.
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