Un brasseur bavarois contraint de retirer une "bière nazie"
La capsule de la bouteille était frappée d'une tête de mort et la date de péremption renvoyait à l'anniversaire de la Nuit de Cristal.
La bière, baptisée "Clôture frontalière", utilisait des symboles nazis pour critiquer l'afflux massif de réfugiés en Allemagne. Une brasserie bavaroise a été contrainte de la retirer du commerce et de présenter des excuses, tout en rejetant toute accointance avec l'extrême droite.
L'étiquette du breuvage proclame également que "la patrie a besoin de bière", alors que l'étiquette arrière mentionne les mots "Protéger", "Préserver", "Défendre", "Discipline", "Loyauté" ou encore "Sincérité". Dans le contexte de crise migratoire actuel, le nom de la bière – "Clôture frontalière" – évoque les barrières érigées par plusieurs pays européens, à l'image de la Hongrie, pour se protéger du flux de demandeurs d'asile.
Le brasseur se défend de tout extrémisme
Le nom renvoie également aux demandes répétées des conservateurs bavarois de fermer les frontières allemandes, alors que la Bavière, frontalière de l'Autriche, était en première ligne pour la prise en charge des candidats à l'asile empruntant la route des Balkans. La capsule de la bouteille est frappée d'une tête de mort, pouvant là aussi rappeler certaines unités SS dont un crâne humain était le symbole.
Des étudiants d'une université locale ont appelé à boycotter la boisson alcoolisée, qualifiée sur les réseaux sociaux de "bière nazie". Ils ont pointé le prix de la bouteille, 0,88 euro, arguant qu'il évoquait le nombre "88" utilisé comme code dans les milieux néo-nazis pour désigner le salut hitlérien, H étant la 8e lettre de l'alphabet et "HH" signifiant "Heil Hitler". La date de péremption, le 9 novembre, renvoie également à celle du gigantesque pogrom de la Nuit de Cristal, perpétré le 9 novembre 1938 par les nazis.
Pure coïncidence, soutient le brasseur, selon lequel le prix de la bière change avec les taxes de vente et la date est calculée par ordinateur. "Nous n'avons absolument rien à voir avec les extrémistes de droite", a insisté le patron de la brasserie.
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