Une vidéo relance le débat sur le sexisme en Belgique
" Chienne" " salope" " C'est
combien? " : Voici
les commentaires que l'on peut entendre dans ce documentaire qui a été diffusé
jeudi sur Canvas, une chaîne publique flamande.
Sofie Peeters a réalisé ce film dans le cadre
de ses études de cinéma, où elle souhaitait faire partager son
expérience
quotidienne dans le quartier populaire et multiculturel d'Anneesens. "J'ai
été
surprise de voir que chaque fois que je sortais en rue, j'étais la
cible
des remarques des hommes " explique cette étudiante en cinéma. Elle décide alors de filmer en caméra cachée pour dénoncer ce sexisme quotidien.
Face à la vulgarité des
propos récoltés dans la rue par la jeune femme, la classe politique
belge a immédiatement réagi.
Selon l'agence de presse Belga, la ministre
de l'Intérieur, Joëlle Milquet, a indiqué dans un communiqué qu'elle déposerait
à la rentrée parlementaire, un projet de loi "dans le but de définir
légalement le concept de sexisme, et, surtout, de défendre les victimes ".
"Les remarques et injures sexistes
doivent faire l'objet d'une condamnation sévère, qui rompt avec le sentiment
d'impunité bien présent actuellement, à Bruxelles comme ailleurs" ,
ajoute la ministre.
Mais la ville de Bruxelles ne compte pas attendre
le feu vert du parlement. A partir du 1er septembre sera sanctionné d'une
amende tout homme qui "injurie ou harcèle " des femmes dans la rue, a
déclaré l'échevin du Tourisme, Philippe Close (PS), après la diffusion du
documentaire.
La
réalisatrice n'est pas convaincue : "Il va être difficile d'amener ces hommes au bureau de police et leur
demander de répéter ce qu'ils viennent de te dire."
"9 fois sur 10, ces
insultes sont proférées par un allochtone"
Mais ce documentaire a également provoqué la polémique car parmi les
hommes qui maltraitent oralement les femmes dans la rue, il y a un grand nombre "d'allochtones " (étrangers, ndlr). En réponse à ces critiques, la réalisatrice
a répondu à la télévision flamande VRT : "C'était l'une de mes grandes craintes, comment traiter de cette
thématique sans tourner un film raciste ? Car c'est une réalité : quand on se
promène à Bruxelles, 9 fois sur 10, ces insultes sont proférées par un
allochtone. Mais ces personnes ne sont pas représentatives de toute la
communauté maghrébine."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.