Union européenne : la Hongrie et la Pologne épinglées dans un rapport sur l'Etat de droit
Les problèmes concernant la Hongrie et la Pologne sont "plus systémiques" que dans le reste de l'Union, selon le commissaire européen à la Justice Didier Reynders.
Indépendance des juges, liberté de la presse, lutte contre la corruption… La Hongrie et la Pologne sont pointées du doigt mardi 20 juillet dans le rapport annuel de l'Union européenne (UE) sur l'Etat de droit. Si la publication de ce dernier n'a pas de conséquence concrète immédiate, il est en passe de devenir un outil pour évaluer le bon usage des fonds européens.
La deuxième édition de ce rapport contient des "remarques ponctuelles pour la plupart des Etats membres". Les problèmes identifiés sont cependant "plus systémiques" concernant la Hongrie et la Pologne, selon le commissaire européen à la Justice Didier Reynders. Les deux pays étaient déjà dans le collimateur du premier rapport sur l'Etat de droit publié en septembre.
Hongrie et Pologne sont mises en cause pour leurs réformes jugées attentatoires à l'indépendance des magistrats. La situation des médias est un également un sujet d'inquiétude majeur abordé dans le rapport. "Beaucoup d'Etats membres ont fait état d'une hausse du harcèlement, des menaces et des violences à l'égard des journalistes", a commenté la vice-présidente de la Commission européenne chargée du respect des valeurs de l'UE Věra Jourová.
Plan de relances bloqués
Ce bilan dans les 27 pays de l'UE est "un outil préventif, destiné à éviter que les situations ne s'aggravent", explique Didier Reynders, assurant que la première édition avait conduit plusieurs Etats membres à proposer des réformes, comme en Bulgarie pour la justice. Ce document sera aussi "l'une des sources importantes d'information pour déclencher" un nouveau mécanisme permettant de suspendre le versement de fonds européens dans des cas de violation de l'Etat de droit, poursuit-il. "A la rentrée nous verrons s'il y a lieu de commencer les procédures."
Conséquence tangible du froid entre l'UE et la Pologne, le plan de relance du pays, d'un montant de 23,9 milliards d'euros, n'a toujours pas été validé. Bruxelles bloque également le plan de 7,2 milliards d'euros accordé à la Hongrie, sur fond de conflit sur la loi hongroise homophobe. Bruxelles reproche depuis plusieurs années au pays un manque de transparence sur la passation des marchés publics, une lutte insuffisante contre la corruption et le manque d'indépendance de sa justice.
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