Démission de Thierry Breton : "Très choqué", Jean-Louis Bourlanges veut savoir "en quoi l'ancien commissaire européen a démérité"

Pour l'ancien député MoDem, Thierry Breton "incarnait une certaine exigence de la relève du défi technologique pour les Européens imposé par les Américains" et trouve "offensante" la façon dont il a été poussé vers la sortie.
Article rédigé par franceinfo
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Jean-Louis Bourlanges, député MoDem des Hauts-de-Seine, invité de la matinale de France Inter mercredi 7 février. (FRANCE INTER/RADIO FRANCE)

"Je ne sais pas quel est le problème, mais je suis très choqué par la manière dont on procède vis-à-vis de M. Breton", réagit mardi 17 septembre sur France Inter Jean-Louis Bourlanges, ancien député MoDem et ancien président de la Commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale, au lendemain de la démission de Thierry Breton de son poste de commissaire européen au Marché intérieur, et alors que la présidente Ursula von der Leyen doit annoncer la Constitution de la nouvelle Commission européenne pour les cinq prochaines années.

Un départ rarissime, d'autant que Thierry Breton assure qu'il a été "désavoué" et reproche à Ursula von der Leyen, une gouvernance "douteuse". Jean-Louis Bourlanges reconnaît que cette dernière "avait peut-être de bonnes raisons, mais on aimerait les connaître". "Nous avons un commissaire qui a joué un rôle important, et nous aimerions savoir en quoi il a démérité".

Le choix de Stéphane Séjourné, un choix "unilatéral" d'Emmanuel Macron

Pour l'ancien député, Thierry Breton "incarnait une certaine politique, peut-être bien, peut-être mal, mais il incarnait une certaine politique, une certaine exigence de la relève du défi technologique pour les Européens imposé par les Américains, et tout à coup, le voilà éliminé du casting, sans aucune justification rendue publique". Une manière de faire "offensante pour Thierry Breton, et extrêmement désinvolte à l'égard des citoyens européens que nous sommes", regrette Jean-Louis Bourlanges.

L'ancien député MoDem se montre aussi très critique vis-à-vis du choix de Stéphane Séjourné par Emmanuel Macron pour reprendre ce poste, "beaucoup plus important que la plupart des postes ministériels". "C'est une décision unilatérale du président de la République sans que le Premier ministre soit consulté, alors que Michel Barnier vient d'annoncer qu'il fallait que le pouvoir soit partagé en matière internationale", regrette Jean-Louis Bourlanges. "En matière de cohabitation, seul le commun accord entre le président de la République et le Premier ministre devrait être la règle".

Pour autant, Jean-Louis Bourlanges juge que "M. Séjourné est un homme tout à fait estimable", mais "c'est un homme lige du président, il est totalement lié". Or, un commissaire européen doit être "un homme indépendant, qui se doit à l'Europe, et ne pas dépendre de son État d'origine", rappelle l'ancien député.

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