"Greenwashing" : les eurodéputés trouvent un accord pour interdire les allégations environnementales trompeuses

Le texte vise à protéger le consommateur, interdisant les expressions imprécises si elles ne sont pas accompagnées de preuves détaillées.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le bâtiment du Parlement européen à Strasbourg (Bas-Rhin), le 9 mai 2022. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Produit vert", "biodégradable", "neutre pour le climat", "100% naturel"... Les eurodéputés ont donné, mercredi 17 janvier, leur feu vert final pour interdire les allégations environnementales "génériques", vagues et trompeuses sur les étiquettes et publicités. Ils ont également voté en faveur d'exigences plus importantes sur les labels.

Réunis en séance plénière à Strasbourg, les eurodéputés ont entériné par 593 voix (21 contre, 14 abstentions) l'accord trouvé entre les Etats-membres et le Parlement européen en septembre sur cette législation. Le texte approuvé devra être transposé par les Etats dans les deux ans. 

Il vise à protéger le consommateur, interdisant les expressions imprécises si elles ne sont pas accompagnées de preuves détaillées. La législation interdit aussi les allégations d'impact environnemental neutre ou positif, fondées uniquement sur la compensation des émissions carbone. Cette compensation revient souvent à planter des arbres, une pratique inefficace par rapport à la réduction directe des émissions de CO2.

Des mesures contre "l'obsolescence précoce"

Les promesses de futures performances environnementales devront, elles, s'accompagner d'un plan réaliste et examiné de façon indépendante. Seuls les labels de durabilité fondés sur des systèmes de certification approuvés ou établis par les autorités seront autorisés.

Pour lutter contre "l'obsolescence précoce", le texte prévoit l'interdiction des affirmations non étayées sur la durée de vie alléguée du produit, ou le fait de présenter un bien comme réparable alors qu'il ne l'est pas, ou difficilement. La législation bannit aussi les incitations à remplacer plus tôt que nécessaire les "consommables", des cartouches d'encre d'imprimante par exemple. 

La coalition d'ONG environnementales Ecos (Environmental Coalition on Standards) a salué l'adoption du texte, tout en estimant qu'il "repose fortement sur une surveillance étroite du marché, qui reste aujourd'hui lacunaire". Elle appelle les Etats-membres et eurodéputés à accélérer leurs négociations sur un second projet de législation plus ambitieux contre le greenwashing, c'est-à-dire la promotion d'une prétendue responsabilité écologique à des fins commerciales.

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