Réforme de la politique migratoire dans l'UE : un texte critiqué du Parlement européen aux ONG
Après plusieurs années de discussions pour tenter d’unifier leur politique migratoire et d’asile, les États membres de l'Union européenne ont trouvé mercredi 20 décembre un accord pour réorganiser en profondeur les règles européennes. Le texte, présenté par la Commission européenne dès 2020, prévoit notamment un contrôle renforcé des arrivées de migrants dans l'UE, des centres près des frontières et un mécanisme de solidarité obligatoire entre pays membres, au profit des États soumis à une pression migratoire. Mais ce texte divise aussi bien au sein de l'Union que du côté des associations.
La Grèce, l’Italie et l’Espagne, tous trois confrontés à une forte immigration, ont ainsi salué une réforme qui ne les laissera plus "seuls". Mais la Hongrie a dit refuser le système de solidarité obligatoire. La Commission européenne, qui parle d'un accord "historique", a souligné qu'il fallait "mettre fin" au système d'asile actuel qui a permis aux passeurs d’exploiter "nos failles".
Une politique "cruelle", selon des ONG
Du côté du Parlement européen, la droite, les sociaux-démocrates et les centristes se félicitent et insistent sur le fait que l'accueil des migrants sera mieux organisé et donc plus humain. Ces partis ont cependant dû abandonner l’une de leurs lignes rouges, à savoir le placement des familles en centre d’accueil. Un proche des négociations explique que si le texte avait fixé une limite d'âge pour les enfants, cela aurait poussé les passeurs à embarquer des familles dans les bateaux.
Les Verts, eux, dénoncent une réforme "indigne" et "contraire" aux droits humains. Ils jugent inacceptables la détention de migrants, d’enfants et de familles aux frontières. Une cinquantaine d’ONG, dont Amnesty et Oxfam, critiquent une future politique "coûteuse et cruelle" et redoutent qu’elle ne fonctionne tout simplement pas. La mise en œuvre de ce pacte migratoire reposera sur sa mise en œuvre effective par les gouvernements. Cet accord doit encore être entériné formellement par le Conseil et le Parlement pour être adopté.
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