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Vidéo "Cash Investigation". Le label BCI sur les étiquettes des vêtements est-il en train de tuer la filière du coton bio ?

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Temps de lecture : 2min - vidéo : 3min
VIDEO. "Cash Investigation". Le label "BCI" sur les étiquettes des vêtements est-il en train de tuer la filière du coton bio ?
VIDEO. "Cash Investigation". Le label "BCI" sur les étiquettes des vêtements est-il en train de tuer la filière du coton bio ? VIDEO. "Cash Investigation". Le label "BCI" sur les étiquettes des vêtements est-il en train de tuer la filière du coton bio ?
Article rédigé par France 2
France Télévisions

La chute impressionnante de la production mondiale de coton bio intervient avec l'apparition du coton certifié Better Cotton Initiative, un label qui se veut respectueux des hommes et de l'environnement. Ses critères sont pourtant très éloignés de ceux imposés par l'agriculture biologique. Extrait du magazine "Cash Investigation" diffusé mardi 28 novembre 2017 sur France 2.

Même si des statistiques officielles n'existent pas, selon les informations recueillies par le magazine "Cash Investigation" (Facebook, Twitter, #@cashinvestigati) dans une région cotonnière de l'Inde, plusieurs dizaines de cultivateurs ont quitté le bio pour rejoindre le label BCI (Better Cotton Initiative). Promettant un coton plus équitable et plus respectueux de l’environnement, ce label apparaît de plus en plus souvent sur les étiquettes des vêtements en coton de très nombreuses marques mondiales.

Depuis qu’ils ont arrêté l’exploitation bio, ces paysans indiens sèment désormais des graines génétiquement modifiées. Ils utilisent également des pesticides chimiques dont ils avaient appris à se passer. Pour mériter ce label qui se veut éco-responsable, ces cultivateurs doivent respecter un certain nombre de règles : "Dans la charte BCI, les femmes n'ont pas le droit d'utiliser des produits chimiques. Ce sont les hommes qui doivent le faire. Et quand on utilise des pesticides, on doit se protéger avec des lunettes et des gants", explique l'un d'entre eux. Et comment se protège-t-il ? Il noue tout simplement une serviette autour de son visage…

"Avec les pesticides, on gagne deux fois plus"

Elise Lucet et l’équipe de "Cash" sont allées à Londres rencontrer la directrice de BCI. Elles lui montrent notamment deux graphiques : l'un indique la nette baisse de la production de coton bio, l'autre l'impressionnante croissance de la production de coton labélisé BCI. "Nous avons eu beaucoup de chance dans notre travail avec les agriculteurs, explique Lena Staafgard. Ils sont nos meilleurs ambassadeurs. Et nous avons réussi à les convaincre de nous rejoindre." A noter, la chute de la production mondiale de coton bio est frappante à partir de l'apparition du coton BCI…

"Je ne veux tirer aucune conclusion de ces deux courbes. Je ne sais pas ce qui explique la chute du coton biologique, continue-t-elle. Je ne veux pas spéculer sur la relation de cause à effet. Je constate que le bio se porte mal depuis quelques années… mais je ne vois pas de lien entre ces deux courbes." Sait-elle que certains producteurs passent d'une production bio au système BCI ? "Personnellement, je n'ai aucune information sur ces agriculteurs. C'est à eux de choisir ce qui est le mieux pour eux." Elise Lucet lui montre alors la vidéo d'un agriculteur indien qui produit maintenant du coton BCI : "Si on utilise des pesticides, on a une meilleure récolte qu'avec le bio. On gagne deux fois plus", explique-t-il… CQFD !

"Coton : l’envers de nos tee-shirts", une enquête de Sandrine Rigaud diffusée mardi 28 novembre 2017 sur France 2.

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