Visé par une information judiciaire, Jérôme Cahuzac démissionne du ministère du Budget
C'est la conséquence directe de l'ouverture, ce mardi, d'une information judiciaire le concernant : Jérôme Cahuzac n'est plus ministre ce soir. A sa demande, le président de la République a mis fin à ses fonctions. François Hollande fait savoir qu'il l'a "remercié pour l'action qu'il a conduite depuis mai 2012 pour le redressement des comptes de la France. Il l'a fait avec talent et compétence" .
Dans un communiqué, Jérôme Cahuzac dit démissionner "pour le bon fonctionnement" du gouvernement et de la justice. Il réaffirme son "innocence" et dénonce des accusations calomnieuses.
"Cela ne change rien ni à mon innocence ni au caractère calomniateur des accusations lancées contre moi et c'est à le démontrer que je vais désormais consacrer toute mon énergie" (Cahuzac)
Jusque là aux Affaires europénnes, Bernard Cazeneuve a été aussitôt nommé ministre du Budget. Par ricochet, c'est Thierry Repentin qui reprend son portefeuille des Affaires européennes - il était jusque là ministre délégué, en charge de la formation professionnelle et de l'apprentissage. Qui n'aura plus de ministre : le portefeuille a été rattaché au ministre du Travail, Michel Sapin.
Un compte en Suisse illégal ?
Tout est donc parti d'une mise en cause de Mediapart, qui affirmait en décembre dernier que Jérôme Cahuzac possédait illégalement un compte en Suisse pour dissimuler des revenus au fisc. Le principal intéressé a toujours vigoureusement nié. A de multiples reprises.
Mediapart se basait pour son accusation sur un enregistrement sonore d'une conversation de Cahuzac. L'affaire paraît en tout cas suffisamment sérieuse pour que, début décembre, une enquête préliminaire soit ouverte. Se posait, déjà, la question de sa démission...
Coup de tonnerre ce mardi : le parquet du tribunal de grande instance a estimé que c'était bien la voix du ministre, et a demandé l'ouverture d'une information judiciaire. A partir de là, tout est allé très vite...
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