Explosion d'un camion-citerne en Haïti : le bilan s'alourdit à 75 morts

Le bilan de l'explosion d'un camion-citerne mardi en Haïti s'alourdit au lendemain de la catastrophe. "Notre dernier rapport de situation fait état de 75 morts, 47 brûlés graves et 12 brûlés légers" qui sont hospitalisés à travers le pays, a déclaré Jerry Chandler, directeur de la protection civile haïtienne. Le dernier bilan faisait état de 62 morts.

Dans la nuit de lundi à mardi, à Cap-Haïtien, le chauffeur du camion-citerne aurait tenté d'éviter une collision avec un taxi-moto, perdant alors le contrôle de son véhicule qui s'est renversé. Alors que le pays est en proie à une forte pénurie de carburant en raison de la mainmise des gangs sur une partie du circuit de ravitaillement, "des membres de la population civile en ont profité pour recueillir le carburant en remplissant des récipients de fortune, ce qui est à la base d'une terrible explosion", a-t-il expliqué. 

Des structures hospitalières surchargées

Dès mardi, une vingtaine de blessés ont été transférés dans des centres hospitaliers à travers le pays, dont celui de l'organisation Médecins sans frontières à Port-au-Prince, seule structure en Haïti spécialisée dans les soins des grands brûlés. "Nous avons opéré toute la nuit et, pour le moment, nos 12 patients sont stables", a déclaré mercredi matin Jean Gilbert Ndong, coordinateur médical de MSF. "On attend encore une dizaine de patients aujourd'hui qui ont été triés par une équipe de MSF, qui est allée sur place au Cap hier. L'équipe est composée d'un chirurgien spécialisé en brûlures, d'une anesthésiste et d'une infirmière", a-t-il précisé. 

Pour faire face à la catastrophe et à l'afflux de blessés dans les centres de soin, une structure temporaire a été installée dans le gymnase du Cap-Haïtien. "Nous mettons actuellement les bouchées doubles pour renforcer les structures de santé locales : notre hôpital de campagne est en fin d'installation et nous prévoyons 7 à 10 jours d'opération", a déclaré le directeur de la protection civile haïtienne. Cet établissement de campagne va fonctionner notamment grâce au soutien matériel de l'Organisation mondiale de la santé et au personnel mobilisé par le ministère haïtien de la Santé, selon les précisions apportées par Jerry Chandler.