François Fillon à Bagdad
Le Premier ministre français s'est rendu en Irak pour une visite éclair de 8 heures accompagné de patrons françaisLe Premier ministre français s'est rendu en Irak pour une visite éclair de 8 heures accompagné de patrons français
Cinq mois après Nicolas Sarkozy, le chef du gouvernement est venu en Irak jeudi dans l'espoir de renforcer la coopération commerciale. C'est une période clé pour ce pays qui entame sa reconstruction après six ans de guerre.
François Fillon, dont la visite avait été tenue secrète jusqu'au dernier moment, a regagné Paris dans la nuit.
L'une des priorités de ce déplacement "express" est d'obtenir un engagement politique du gouvernement irakien pour conclure un accord de protection des investissements français en Irak. Francois Fillon, accompagné de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a rencontré son homologue irakien, Nouri al Maliki, à la résidence du Premier ministre à Bagdad.
Il s'est ensuite entretenu à Suleimanieh, dans le Kurdistan irakien, avec le président irakien Jalal Talabani, qui effectuera une visite officielle en France en novembre prochain.
Outre la présidente du Medef, Laurence Parisot, une dizaine de chefs d'entreprises étaient aux côtés du chef du gouvernement français notamment Christophe de Margerie (Total), Louis Gallois (EADS), Henri Lachmann (Schneider) et Jean-louis Chaussade, directeur général de Suez Environnement. La délégation française a circulé sous haute sécurité dans un convoi d'une trentaine de véhicules blindés.
En Irak, "nous ne vendons pas. Pourquoi nous ne retrouverions pas la place qui était la nôtre dans le passé ?", s'est interrogé François Fillon lors d'une conférence de presse commune avec Nouri al Maliki." Le chef du gouvernement a assuré qu'il mettrait tout en oeuvre pour que l'Irak retrouve "sa pleine place dans la communauté internationale".
Pour Nouri al Maliki, les relations franco-irakiennes "entrent dans une nouvelle phase". "Nous ne partons pas de zéro. Nous reprenons une histoire longue de coopération", a-t-il dit.
Louis Gallois a précisé qu'EADS souhaitait vendre ses Airbus à la compagnie aérienne Iraqi Airways et ainsi briser le monopole de son concurrent Boeing. Paris et Bagdad ont signé en mars un accord validant la vente par la filiale Eurocopter d'EADS de 24 hélicoptères militaires EC635 à l'Irak pour 360 millions d'euros, premier contrat d'armement entre les deux pays depuis 1990 et l'invasion du Koweït, à l'origine de la première guerre du Golfe.
De son côté, Aéroports de Paris est intéressé par le projet de construction d'un aéroport à 150 km de Bagdad.
Un chef d'entreprise français a toutefois manifesté son scepticisme, en marge de la visite, sur les perspectives économiques et commerciales en Irak. "C'est encore un pays en guerre. Ce n'est pas là que nous irons chercher nos profits en 2010", a-t-il dit, évoquant notamment les mesures de sécurité impressionnantes - et dissuasives - déployées dans le pays.
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