Sommet du G20 : le spectre de la famine pousse l'ONU à mettre la pression sur la Russie pour prolonger l'accord sur les céréales ukrainiennes
Ce contrat, qui permet de limiter les conséquences du conflit et arrive à échéance à la fin de la semaine, est au coeur des discussions entre les grandes économies réunies à Bali, la capitale indonésienne. Les Nations Unies alertent sur un risque de famines.
Y aura-t-il assez à manger pour tout le monde ? Alors que la population mondiale doit dépasser le cap des 8 milliards d'habitants le 15 novembre, selon les projections de l'ONU, à Bali, en Indonésie, les grandes puissances s'inquiètent. Car parler de la crise alimentaire mondiale au G20, c’est d’abord pointer du doigt la responsabilité de la Russie. L’attaque contre l’Ukraine a déstabilisé l’exportation des céréales ukrainiennes vers des pays du sud dont la sécurité alimentaire est fragile. Les pertes de production et le ralentissement des exportations agricoles ukrainiennes ont largement contribué à la flambée des prix sur le marché de l’alimentation.
D’où l’appel lancé mardi 15 novembre à Bali par Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, à quatre jours de l’expiration de l’accord sur le couloir maritime humanitaire en mer Noire. L'accord négocié en juillet sous l'égide de la Turquie, qui a permis de livrer quelque 10 millions de tonnes de céréales ukrainiennes depuis le 1er août, arrive à échéance vendredi 18 novembre. Et Moscou laisse planer le doute sur ses intentions, faisant craindre des famines à l'ONU. Autant d'éléments qui ont poussé Antonio Guterres a demandé au G20 d’agir de toute urgence pour éviter une crise alimentaire massive.
Moscou n'a pas encore donné sa position
De retour de Kherson, dans le Sud de l'Ukraine, tout juste reprise par son armée, le président ukrainien a proposé de prolonger "indéfiniment" cet accord. Par visioconférence, Volodymyr Zelensky s'est exprimé devant le "G19", comme il l'appelle, excluant la Russie.
La Russie, pourtant bien présente à ce sommet dans la capitale indonésienne et représentée par le ministre des Affaires étrangères Serguei Lavrov, n’a pas encore fait savoir si elle reconduirait cet accord. Moscou dénonce le blocage de ses propres exportations alimentaires et surtout des engrais indispensables à de nombreux pays pauvres.
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