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Génocide arménien : Obama renonce à froisser la Turquie

Le président américain a qualifié jeudi de "terrible carnage", le massacre d'Arméniens pendant la Première Guerre mondiale. Pour la 7e année consécutive, il a donc refusé, contrairement à sa promesse, de parler de génocide.
Article rédigé par Charlotte Alix
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président américain Barack Obama en septembre 2014 © REUTERS | Larry Downing)

 “Le génocide arménien n’est pas un point de vue, mais un fait largement étayé par des preuves historiques accablantes" . Voilà ce que déclarait en 2007 un jeune sénateur de l’Illinois. Barack Obama promettait alors de reconnaître le génocide s’il était élu président suscitant beaucoup d’espoir au sein de la diaspora arménienne des États-Unis, la deuxième plus importante au monde, avec une population estimée à environ 1 million de personnes. Mais pour la 7ème année consécutive, Barack Obama s’en est tenu au terme de massacre et d’atrocités, comme tous les présidents américains avant lui.

La capitulation du président face à la Turquie est une honte nationale et une trahison de notre confiance a aussitôt réagi le président du Comité arménien d’Amérique. Une promesse à nouveau trahie, sacrifiée sur l’autel de la realpolitik : Washington ne veut pas, cette année plus encore que les autres années, froisser la Turquie, qui constitue un allié, certes revêche, mais un allié incontournable dans la région. Les Américains ont besoin des Turcs dans leur stratégie contre l’Etat islamique... au moment où l’armée américaine tente de convaincre Ankara de l’autoriser à utiliser une de ses bases militaires pour des opérations offensives  et alors que les Américains vont commencer à former, sur le territoire turc, 200 rebelles syriens le mois prochain. Pragmatique, Washington a donc renoncé, malgré nous dit-on, d’intenses débats au sein de l’administration Obama.

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