Grèce : l'identité des parents de "l'ange blond" confirmée
C'est lors d'une
perquisition de routine le 16 octobre dernier dans un camp de Roms de Farsala, dans
le centre de la Grèce, que les autorités remarquent une petite fille aux yeux
verts, cheveux et teint très clairs. Soupçonnés de ne pas être ses parents biologiques,
le couple avec lequel elle vit est soumis à des tests ADN. Les résultats sont
sans appel. Ils n'ont aucun lien de parenté avec la fillette.
Maria, prénom que lui ont
donné ses faux parents, est âgée d'environ quatre ans. Rapidement, la presse la
surnomme "l'ange blond". L'opinion publique s'émeut. Confiée à l'organisation
caritative Le sourire de l'enfant, la petite fille attend de retrouver, peut-être,
ses vrais parents.
Une
enquête judiciaire pour "enlèvement de mineur" est ouverte. La police
diffuse des photos de la fillette, les médias font relais, Interpol s'en mêle. L'histoire
fait le tour du monde mais aucune déclaration d'enlèvement d'un enfant de cet âge
en Grèce n'arrive jusqu'aux autorités.
La mère biologique reconnait sa fille à la télé
Maria a-t-elle était
enlevée ou abandonnée ? Depuis quand ? Et surtout par qui ? Tandis
que les hypothèses se multiplient dans les journaux, à la télé et dans les
foyers, les investigations se poursuivent. La femme de 40 ans et son compagnon
de 39 ans qui se présentaient comme les parents de la fillette fournissent plusieurs
versions aux enquêteurs, toutes différentes. Mais ils affirment de pas avoir acheté
l'enfant.
A 500 km de là, plus au
Nord, Sacha Roussev, petite femme brune au physique fluet, pleure devant l'écran
d'une télévision, rapportent des voisines. La photo d'une mystérieuse fillette trouvée
dans un camp rom en Grèce passe en boucle. Selon la police, Sacha Roussev a
indiqué avoir également reconnu le couple auquel elle avait laissé son bébé. Maria
est sa fille.
"Nous n'avions pas assez pour la nourrir" (mère de Maria)
Déjà visés par une enquête
menée par le Parquet de Stara Zagora pour abandon d'enfant, Sacha, ainsi que
son compagnon Atanas, se soumettent à de nouveaux tests ADN. Selon les résultats
publiés ce vendredi par le ministère
bulgare de l'Intérieur, ils sont bien les parents biologiques de la fillette.
Sacha Roussev, qui se
trouvait illégalement en Grèce avec son compagnon quand leur fille est née, a déclaré
aux enquêteurs et aux journalistes avoir "donné " son enfant. "Nous n'avons pas pris d'argent.
Nous n'avions pas assez pour la nourrir ", a-t-elle expliqué. "Ils ne
pouvaient pas obtenir des papiers d'identité à son nom pour la ramener en
Bulgarie. Cela coûte cher. Ils l'ont donc laissée à une famille ", renchérit
Anton Kolev, un cousin.
La fillette aurait pu avoir été vendue
Aujourd'hui âgés de 35
et 38 ans, les Roussev habitent le ghetto rom de Nikolaevo, à 280 km à l'est de
Sofia, avec cinq de leurs neuf enfants. Sans emploi, ils vivent des aides
sociales et de petits boulots. Selon des informations non confirmées, il est possible
qu'ils aient vendu Maria pour 250 euros, ce qu'ils démentent formellement.
Le couple rom qui
s'était fait passé pour les parents de la fillette en Grèce a été inculpé
le 21 octobre d'"enlèvement" et placé en détention dans l'attente d'un procès.
Quant à Maria, elle va quitter Athènes
pour un centre d'assistance sociale en Bulgarie, avant d'être placée dans une
famille d'accueil bulgare.
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