: Reportage En Grèce, la lutte quotidienne contre les incendies et l'inquiétude des professionnels du tourisme pour les années à venir
Les pieds dans le sable, difficile d’imaginer qu’à trois km, mi-juillet, les flammes ont ravagé des pans entiers de collines et des dizaines de maisons de Lagonissi. Sur la plage de cette station balnéaire, parmi d’autres sur la riviera athénienne et ses 23 km de côte, les transats prennent toute la place.
Assis sur l'un d'eux, il y a Christian, un touriste suédois préoccupé. Cela fait 20 ans qu’il vient en Grèce et il constate que les températures n’arrêtent de monter. La première fois qu’il est venu, il était rare d’avoir 40°C. Maintenant cela dure deux semaines. "Les incendies sont de plus en plus importants, constate Christian. Vous êtes à la plage et vous voyez le feu qui arrive, les Canadair qui viennent chercher de l’eau. C’est effrayant de voire cette évolution. Un jour les touristes s’en iront car les îles, la Grèce, tout aura brûlé, c’est de pire en pire."
La Grèce est en proie aux incendies depuis bientôt deux semaines. Le pays compte déjà quatre morts et des milliers de personnes évacuées. Et pourtant, comme chaque été, la Grèce continue d'accueillir des millions de vacanciers. Le tourisme représente un quart de son PIB, mais le secteur peut-il être menacé par le réchauffement climatique et ses conséquences dramatiques ?
Des actions locales suffisantes ?
En attendant, un hôtel de Lagonissi, avec une grande piscine à deux pas de la plage, fait le plein ou presque. Seul un groupe d’Américains qui a annulé à cause des incendies. "Bien sûr que tout cela m’inquiète, confie la propriétaire Eleuthéria Parachou. Dans la région parfois il y a des coupures d’eau par endroits. À notre niveau, on devrait bientôt installer des panneaux photovoltaïques sur le toit de l’hôtel pour faire des économies d’énergies, et on va aussi installer des réservoirs d’eau."
Christos Ginis, le maire de la ville de Saronikos, dont dépend la station balnéaire de Lagonissi, affirme que les autorités locales ne restent pas bras croisés : "Nous mettons en place des zones anti-feu. On débroussaille. On essaye de garder notre région propre sur les terrains publics et on incite également les propriétaires de terrains privés à faire la même chose pour éviter dans le futur un départ de feu."
"On est tristes évidemment de voir que ça manque de verdure et que la nature a souffert, alors on va lancer très vite des opérations de reboisement."
Christos Ginis, maire de la ville de Saronikosà franceinfo
À plus grande échelle, au niveau national, le Premier ministre vient de s’engager "à prendre des mesures" et enclencher des réformes devant l’urgence climatique en évoquant les conséquences "dramatiques" du réchauffement de la planète sur la vie sociale et l’activité économique de la Grèce.
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