Hervé Gourdel, otage français en Algérie, exécuté par ses ravisseurs
La vidéo mise en ligne s'intitule "Message de sang pour le gouvernement français" et dure près de cinq minutes, les ravisseurs d'Hervé Gourdel y revendiquent sa décapitation. Le chef de l'Etat a ensuite confirmé la mort de l'otage français. Dans cette vidéo mise en ligne mercredi en fin de journée, on voit d'abord des images de François Hollande, prises au cours de la conférence de presse durant laquelle il a annoncé la participation de la France à la campagne de frappes contre l'Etat islamique (EI) en Irak.
Puis apparaissent quatre hommes masqués et armés, le Français est agenouillé devant eux, les mains dans le dos. Hervé Gourdel s'adresse au président français "Hollande tu as suivi le bourricot d'Obama", en référence aux frappes françaises en Irak. L'otage français s'adresse ensuite à ses proches et leur dit qu'il les aime.
"Pour venger les victimes en Algérie", "et en soutien au califat" de l'EI
Puis pendant trois minutes, un long message en arabe est déroulé. Un des hommes y dénonce notamment l'intervention des "croisés criminels français" contre les musulmans en Algérie, au Mali et en Irak. Il affirme qu'au terme du délai accordé à la France pour cesser sa "campagne contre l'Etat islamique et sauver" son ressortissant, le groupe a décidé de le tuer "pour venger les victimes en Algérie (...) et en soutien au califat", proclamé par l'EI sur les régions qu'il contrôle en Irak et en Syrie. Après cela, après une coupe au montage, on voit l'otage décapité.
Hervé Gourdel, guide de montagne de 55 ans, avait été enlevé dimanche soir alors qu'il randonnait avec des amis à Tizi Ouzou, une région montagneuse de Kabylie, à 110 km à l'est d'Alger. Ses amis algériens avaient été libérés. Un jour plus tard, dans une vidéo en ligne, le rapt avait été revendiqué par un groupe lié à l'EI, Jund al-Khilafa, les "Soldats du Califat". Ce groupe avait menacé de tuer Hervé Gourdel si la France ne renonçait pas "sous 24 heures" à ses frappes aériennes en Irak. L'ultimatum avait été rejeté mardi par le président François Hollande. L'enquête ouverte par le parquet de Paris après l'enlèvement d'Hervé Gourdel porte désormais sur des faits d'assassinat en lien avec une entreprise terroriste.
Un "grand coup" médiatique, une "stratégie de la terreur"
La mise en scène de sa décapitation ressemble à celles des deux journalistes américains enlevés en Syrie James Foley et Steven Sotloff et du travailleur humanitaire britannique David Haines par des membres de l'EI ces dernières semaines.
"L'intérêt pour ces djihadistes c'est de médiatiser. Ils sont en train de polluer l'intervention de François Hollande à l'Onu, ils ont fait un grand coup malheureusement. Ils ont une lecture des grands moments politiques, ils savent, se tiennent au courant ", explique sur France Info Naoufel Brahimi, ancien professeur à Sciences po et spécialiste du monde arabe. "Ca tombe avec la session générale de l'Onu, donc le rentissement est mondial. C'est une stratégie de la terreur. Ils ne peuvent pas affronter une armée classique, donc ils jouent sur l'opinion internationale pour leur faire peur. Il sont en train de réussir, les gens commencent à avoir peur ", ajoute-t-il. "Quand ils annoncent un ultimatum, ils le tiennent. Leur seul crédit c'est de tenir parole ".
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