Hiroshima : le navigateur de l’Enola Gay s'en va sans regret
Le 6 août 1945, le Boeing, piloté par Paul W. Tibbets, quitta la base aérienne de Tinian, dans les îles du Mariannes, avec douze membres à son bord et la bombe atomique, produite grâce au projet Manhattan. Le capitaine Van Kirk, avait étalé ses cartes de navigation sur une petite table, derrière le siège du colonel Tibbets. A 8h15, l’avion atteignit Hiroshima, une ville d’environ 350.000 habitants mais, également, une importante base militaire japonaise.
Le bombardier, Thomas Ferebee lâcha "Little Boy" et 43 secondes plus tard, celle-ci explosa sur la ville d’Hiroshima provoquant la mort immédiate d’environ 78.000 personnes. Le bilan, à la fin de l’année 1945, atteignit les 140.000 morts.
Son fils n'en avait pas entendu parler avant l'âge de dix ans
Peut-on continuer à vivre normalement après une telle catastrophe? En 1946, Theodore Van Kirk décida de quitter l’armée et repris ses études. Après avoir obtenu un master à l’Université de Bucknell, il débuta une carrière dans le marketing au sein de l’entreprise DuPont. Entreprise dans laquelle il resta jusqu’à sa retraite, en 1985.
La guerre il n’en parlait pas vraiment. Son fils, Tom Van Kirk, expliqua avoir appris que son père avait participé à cette mission à l’âge de 10 ans, en découvrant des vieilles coupures de journal dans le grenier de sa grand-mère.
La bombe atomique était un moindre de mal pour Van Kirk
Les deux équipes qui larguèrent les bombes atomiques sur Hirsohima et Nagasaki furent considérées par beaucoup d’Américains comme des héros nationaux. Cependant, quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les premières critiques se font entendre et la nécessité d'un tel acte fut remise en question.
Mais pour Theodore Van Kirk, comme pour les autres membres de son équipage, la bombe atomique était un moindre mal. "La bombe a vraiment épargné des vies, malgré le nombre énorme de victimes à Hiroshima et à Nagasaki, car les destructions qui auraient pu avoir lieu au Japon sans cela auraient été immenses. "
"Nous nous battions contre un ennemi réputé pour ne jamais capituler, un ennemi qui n’accepte jamais la défaite. C’est très difficile de parler de moralité et de guerre dans la même phrase", avait-t-il déclaré dans le New York Times.
Van Kirk sera inhumé le 5 août, veille de l'anniversaire du bombardement de Hiroshima, dans sa ville d'origine en Pennsylvanie.
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