Hooligans: la Grèce sévit, les Russes dominent
Les autorités grecques vont mettre en place des mesures pour endiguer, voire venir à bout du hoolganisme dans le pays. L'accent va désormais être mis sur la famille, le fait de favoriser la venue de femmes et d'enfants pour calmer l'agressivité des hommes. Autre mesure, l'introduction de cartes sur lesquelles sont indiquées le nom et l'adresse de son détenteur ainsi qu'un numéro d'identitifcation utlisé par la police. Désormais, impossible à un supporter (ou a quiconque) d'acheter des places sans cette carte qui coûte deux euros et qui est valable deux ans.
Les origines anglaises
Le hooliganisme est né en Angleterre dans les années 1960-70. Aux yeux des supporters, les affrontements en dehors de la pelouse était la poursuite du match qui se tenait dans l'enceinte sportive. La bagarre était un moyen de témoigner aux joueurs le soutien des supporters, mais aussi de se défouler en s'alcoolisant à l'extrême et en se battant sans merci.
Après des années totalement incontrôlables, la police a décidé de reprendre la main. Les places debout dans les stades ont été supprimées, des emplacements pour les familles avec enfants ont été créés et des caméras de surveillance ont été mises en place. Les policiers ne sont pas harnachés en tenue anti-émeute et n'arborent pas de bouclier, afin de garder une image non agressive et proche des gens. Et en Angleterre aussi, existe cette fameuse carte d'identité du supporter, dans laquelle un certain nombre d'informations personnelles ont permis de constituer un fichier assez exhaustif des amateurs de football, fauteurs de trouble compris, permettant de les repérer et de les circonscrire.
Les challengers russes
Ces mesures ont porté leurs fruits et le hooliganisme anglais s'est beaucoup réduit. Mais en ayant tenu le haut du pavé pendant tant d'années, les Anglais demeurent les ennemis de choix, qu'il est bon de défaire. C'est ainsi que lors de l'Euro 2016, en France, on a découvert les hooligans russes.
Ils ne sont pas du tout dans la même dynamique que les Britanniques. Rejetant l'alcool ou la drogue, ils sont entraînés pour se battre. A part leurs poings, ils ne portent ni armes, ni objets pouvant servir de projectiles. Là où les Anglais lançaient chaises et bouteilles, les Russes, eux, martèlent à mains nues. D'ailleurs, ils n'hésitent pas à aller se préparer en forêt pour être affutés lors des batailles. Ce sont des petites bandes de 20 à 25 hommes pour qui le foot et la ferveur envers un club font office de cause commune, favorisant un esprit de groupe.
«Ce sont des vrais, des durs. Des gens qui considèrent ça comme un sport. Ils sont très entraînés, très organisés […] Ils ont des vraies stratégies d’agression (...)» analyse Ronan Evain, spécialiste du supportérisme russe dans L'Equipe. «Ils ont des connexions avec des partis extrémistes de droite, un fort nationalisme, des logiques quasi paramilitaires de confrontation très violentes, très dures, qui ne ressemblent pas au hooliganisme à l’anglaise.» poursuit Ludovic Lestrelin, sociologue spécialiste des mouvements de supporters, cité par Europe 1.
Même si la façon de faire russe n'a aucun rapport avec son «ancêtre» anglais, ces derniers ont suffisamment marqué les esprits pour rester une référence en la matière. Ils sont donc régulièrement provoqués, défiés et attaqués, sachant qu'humilier les Anglais sur ce terrain est une forme de consécration.
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