Elections législatives en Inde : le Premier ministre Narendra Modi vote dans son Etat natal du Gujarat
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, qui brigue actuellement un troisième mandat aux élections générales, a voté mardi 7 mai. Le dirigeant est sorti d'un bureau de vote de la ville d'Ahmedabad, dans son Etat natal du Gujarat, entouré d'agents de sécurité, en montrant un doigt marqué à l'encre à des partisans, qui l'ont acclamé.
Les analystes politiques l'ont donné vainqueur avant même le début des élections qui se déroulent depuis le 19 avril, en sept phases, jusqu'au 1er juin. Au total, 968 millions d'Indiens sont appelés à élire les 543 membres de la chambre basse, soit plus que la population totale des Etats-Unis, de l'Union européenne et de la Russie réunis.
Un recul démocratique
Narendra Modi, chantre du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP), est encore très populaire après deux mandats au cours desquels l'Inde a accru son influence diplomatique et son poids économique. Il a offert au BJP deux victoires écrasantes en 2014 et 2019 en jouant sur la fibre religieuse de l'électorat hindou.
Mais l'opposition et les défenseurs des droits dénoncent un recul démocratique et accusent Narendra Modi de favoriser les hindous, majoritaires dans le pays, au détriment d'importantes minorités, dont les 210 millions d'Indiens musulmans. A l'inverse, le Premier ministre indien a accusé le parti du Congrès, principale formation d'opposition, de vouloir distribuer la "richesse nationale" aux "infiltrés", "à ceux qui ont le plus d'enfants", désignant ainsi la communauté musulmane.
Plus tôt cette année, Narendra Modi a inauguré à Ayodhya, dans l'Uttar Pradesh, un grand temple hindou dédié à la divinité Ram, bâti sur le site de la mosquée de Babri, datant du XVIe siècle, et qui fut détruite par des fanatiques hindous en 1992.
Depuis l'arrivée au pouvoir de Narendra Modi, l'Inde se situe au 159e rang sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, qui juge cette "place indigne d'une démocratie". Dans un entretien récent au quotidien Times of India, Narendra Modi a réfuté toute dérive autocratique, accusant l'opposition de "diffamer" l'Inde à l'étranger.
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