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Les BB veulent doubler les TATA sur le marché indien

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour

Le mercredi 18 avril 2012 à Oragadam, dans l'Etat du Tamil Nadu, au sud de l’Inde, le constructeur allemand Daimler inaugure sa nouvelle usine de camions.

Avec sa gamme Bharat Benz « made in india », il espère conquérir un marché qui devrait doubler d’ici à 2020.

le PDG de Daimler, le 18 avril 2012 à Oragadam. 

L'Asie est le premier marché de Daimler Trucks, la branche poids-lourds du constructeur allemand. En 2010, la marque y avait vendu 127.000 camions.

Mais sa filière de véhicules de transport est principalement présente en Amérique du Nord, en Europe, au Japon et en Chine (via une coentreprise). (AFP PHOTO/ MANAN VATSYAYANA)
Si Daimler est implanté en Inde depuis 1950, ses dernières tentatives sur le marché indien des camions et des poids-lourds, au même titre que ses concurrents occidentaux, ont été des échecs.

En 2008, Daimler renforce son engagement dans le pays avec la mise en place de sa filiale indienne, Daimler India Commercial Vehicles. (REUTERS/Babu Babu)
de la marque Tata Motors sur une route du Rajasthan (nord-ouest de l’Inde). 

Le boom économique de l’Inde a entraîné une demande très forte de véhicules pour transporter matériaux de construction et matières premières.

Daimler veut pouvoir répondre à la demande croissante et conquérir ainsi ce marché, l’un des plus prometteurs. ( AFP/hemis.fr - BODY Philippe)
des camions attendent leurs chargements. 

« L'Inde est déjà le troisième marché de poids-lourds au monde et deviendra N°2 d'ici la fin de la décennie (...). Une présence forte dans le monde implique une présence forte en Inde », confirme Dieter Zetsche, le patron de Daimler.

Le marché du camion devrait croître de 80% jusqu'en 2020. (AFP PHOTO / Sajjad HUSSAIN)
D’autre part, les deux plus gros groupes chinois, FAW et Dong Feng, mettent en danger la place de leader du groupe allemand en Asie.

Pour contrer le dragon asiatique et s’implanter durablement sur le marché indien, Daimler ouvre une usine le 18 avril 2012, à Oragadam près de Madras. Sa mise en route effective aura lieu au début de l’été 2012. 36.000 véhicules par an devraient sortir des chaînes de montage. 85% des composants des futurs camions seront fabriqués sur place.

L'investissement initial est de 700 millions d'euros. (AFP PHOTO/ MANAN VATSYAYANA)
La piste d’essai pour les véhicules a été la première à être opérationnelle.

« Pour garantir une fiabilité optimale à ces camions dès le départ, nous les avons testés de manière intense sur plus de quatre millions de kilomètres sur notre piste d'essais à Oragadam, où ils ont été soumis aux conditions de conduite les plus exigeantes », a jouté M.Llistosella, le président de Daimler India Commercial Vehicles. (AFP PHOTO/ MANAN VATSYAYANA)
font des réglages sur les machines de l’usine d’Oragadam.

L’usine emploie 1.400 salariés et compte doubler ses effectifs dans les prochaines années.

Les ouvriers travaillent 1h de plus que les ouvriers allemands, soit 9h par jour pour un salaire environ dix fois inférieur. La recherche et le développement sont également locaux. Les ingénieurs gagnent 60% de moins que leurs confrères allemands. (REUTERS/Babu Babu)
Le constructeur a créé une 5e marque de camions, Bharat Benz. Bharat - qui veut dire Inde en hindi - moins onéreux que les Mercedes Benz.

Plus économiques au niveau carburant que les camions locaux, spartiates mais robustes, ils sont conçus pour les routes difficiles du pays et pour pouvoir répondre aux demandes spécifiques des clients.

«Les clients indiens demandent souvent de combien ils peuvent dépasser la limite de charge autorisée», précise Jürgen John, le directeur d’Oragadam. (REUTERS/Babu Babu)
inspecte le moteur d'un camion Bharat Benz.

De moyens et de forts tonnages de 6 à 49 tonnes, ces camions, qui se basent sur des plateformes existantes de vieux modèles destinés à la Turquie et au Japon, sont recyclés et améliorés.

85% des pièces sont produites localement.

La nouvelle marque est un « mélange de l'ADN de Daimler et du savoir-faire indien », explique encore Dieter Zetsche, le patron de Daimler. (REUTERS/Babu Babu)
décharge sa marchandise sur une aire de repos autoroutière.

Daimler sait que la partie n’est pas gagnée contre Tata Motors et, dans une moindre mesure, Ashok Leyland, qui représentent à eux deux 80% du marché en Inde.

Faciles à faire réparer n’importe où dans le pays et plébiscités par les chauffeurs, ils sont omniprésents sur les routes malgré leur manque de technologie. Leur nom fait leur renommée. Tata Motors est la plus importante compagnie indienne de fabrication de véhicules commerciaux. (AFP PHOTO/ MANAN VATSYAYANA)
Alors que les constructeurs asiatiques ne sont pas encore prêts à s'implanter en Europe ou aux Etats-Unis, les camions les plus haut de gamme de Tata et d'Ashok Leyland pourraient vouloir conquérir les marchés russe ou brésilien, là où les constructeurs européens sont très présents. ( REUTERS/Punit Paranjpe)
L’ouverture de cette nouvelle usine symbolise le combat que se livrent aussi les constructeurs des pays développés, comme MAN et Scania (Volkswagen) ou le suédois Volvo, et ceux des pays émergents.

Plus tard, Daimler n’exclut pas d’exporter ces camions indiens dans d'autres pays, ni une coopération avec Renault-Nissan sur ce marché. ( AFP PHOTO/ MANAN VATSYAYANA)

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