Racisme: les ambassades africaines fustigent l'attitude de l'Inde
Les images d’une rare violence ont choqué les réseaux sociaux, suscitant une grande indignation dans tout le pays. De jeunes étudiants nigérians avaient été passés à tabac, le 27 mars 2017, certains à coups de chaises en métal et de bâtons, par la foule à Greater Noida, en grande banlieue de la capitale indienne. Dans un rare communiqué, les ambassadeurs africains ont estimé que, malgré la récurrence de violences racistes, le gouvernement indien n'a pas pris «de mesures dissuasives suffisantes et visibles».
African Envoys Terms Recent Attack On Nigerians In Greater Noida As ‘Xenophobic And Racial’ https://t.co/qE6Jno7gB3 pic.twitter.com/CHdWmyMLVP
— News World India (@NewsWorldIN) April 3, 2017
La réaction des diplomates africaines est exceptionnelle. Les chefs de représentations africaines ont accusé les autorités indiennes de ne pas suffisamment condamner ces attaques à caractère «xénophobe et racial». Les diplomates ont appelé à une enquête indépendante menée par des groupes de défense des droits de l'Homme, dont le Conseil de droits de l'Homme des Nations Unies, de l'agression de Greater Noida.
Les brutales vidéos de cet incident ont été largement partagées sur les réseaux sociaux et ont déclenché un tollé tant en Inde qu'à l'international. «Il y aura une enquête juste et impartiale sur ce malheureux incident», a tweeté la ministre des Affaires étrangères Sushma Swaraj. La police a arrêté six suspects à ce jour pour ces violences, auxquelles des centaines de personnes avaient pris part. Insuffisant, pour les représentants africains.
Police not registering #Kenyan girl's case, girl and her companion have gone to four police stations in #GreaterNoida #Indiawithafricans pic.twitter.com/LYjYf02xNr
— India With Humanity (@indiawithhumans) March 29, 2017
Les Africains en Inde, dont de nombreux étudiants, font régulièrement état des vexations et humiliations dont ils sont l'objet. En 2016, un jeune Congolais avait été tué à coups de pierres et de briques à New Delhi après une querelle avec un chauffeur de rickshaw.
African envoys hit out at Indian Govt after 'racist attack' on Nigerian nationals in Greater Noida. Let's accept it, we need to do lot more. pic.twitter.com/PGqp1bEz2M
— Aditya Raj Kaul (@AdityaRajKaul) April 3, 2017
«Les locaux nous regardent comme des cannibales», s’indignait Presidoe Okuguni, porte-parole de l'association des étudiants africains en Inde. Environ 30.000 Africains vivent dans la capitale indienne.
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