: Reportage "Tout le pays veut un changement politique" : à New Delhi, les opposants saluent le faible score du parti de Narendra Modi
En Inde, une victoire au goût amer pour Narendra Modi en Inde, qui revendique une courte majorité mardi 4 juin, bien loin du triomphe annoncé par les sondages. Après six semaines de campagne et de vote, le résultat serré tombé aujourd'hui en a surpris beaucoup dans la capitale politique New Delhi. L'opposition, même minoritaire, veut y voir un signe.
Au siège du Parti du Congrès, le principal parti d'opposition, on ne fête pas une victoire mais c'est tout comme. On savoure un score qui a défié les prédictions : plus de 230 sièges, pas loin de la majorité fixée à 272 au Parlement indien. "C'est la preuve que tout le pays veut un changement politique, assure Hanish Saini, militant du Congrès à New Delhi. Le BJP n'a rempli aucune de ces promesses ces dix dernières années, l'économie est au plus bas. Au-delà, ils ont gouverné en répandant la haine dans la société, entre hindous et musulmans. L'Inde a fait un bond en arrière de 25 ans sous Narendra Modi."
Pour Srinivas, quel que soit le résultat final, ce jour est historique car il montre que les Indiens s'éloignent de l'idéologie d'extrême droite de Narendra Modi. "D'abord le vote n'est pas fini et j'ai encore espoir que l'on gagne une majorité. Mais même si l'on ne gagne pas, ce n'est pas une défaite. Car c'est la vérité qui progresse lors de ces élections, et la vérité finit toujours par l'emporter", explique-t-il.
"Tout reposait sur la figure du Premier ministre"
Pas loin de là, au siège du BJP, le parti de Narendra Modi, les mines sont déconfites. Mais on insiste sur le fait que courte ou large majorité, le Premier ministre a gagné. "Narendra Modi disait 400 sièges, mais c'était un piège tendu à l'opposition, en posant la barre très haut. Ils se sont concentrés sur ce chiffre, alors qu'on savait bien qu'on ne l'obtiendrait pas forcément. Ce qui compte, à l'arrivée, c'est que nous allons former le gouvernement !"
Naline, militante venue du Rajasthan, juge que cette courte majorité doit être un avertissement : "Les Indiens sont satisfaits du développement qui a eu lieu sous Narendra Modi ces dix dernières années. Mais lors de cette campagne nous avons peut-être tout fait reposer sur la figure du Premier ministre et mal choisi nos candidats."
Le comptage des voix n'est pas encore tout à fait terminé et chaque siège comptera pour Narendra Modi, afin d'obtenir une majorité au Parlement. Il devra pour cela compter sur sa coalition, son parti ne remportant d’ores et déjà pas la majorité absolue.
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