Cet article date de plus de neuf ans.

Irak : Daech détruit de nouvelles ruines assyriennes inestimables

Les islamistes de Daech ont commencé à détruire la cité historique de Nimroud, en Irak, selon le ministère irakien du Tourisme. De nouvelles destructions d'oeuvres millénaires précieuses. La semaine dernière, les djihadistes avaient diffusé une vidéo montrant notamment la mise à sac du musée de Mossoul, abritant des pièces inestimables, comme des sculptures pré-islamiques.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Les djihadistes de Daech détruisent toutes les oeuvres qu'ils considèrent pouvoir éloigner de Mahomet © REUTERS)

Cette fois, les djihadistes s'en prennent à une cité historique mondialement connue, Nimroud, au grand désespoir du ministère irakien du Tourisme qui a fait cette annonce sur sa page officielle Facebook. Fondée au XIIIe siècle avant JC, située à 30 kilomètres au sud-est de Mossoul, elle abrite des trésors, des ruines assyriennes millénaires, témoins d'une riche civilisation passée en Irak. Il y a une semaine, les islamistes de Daech s'en sont pris à des sculptures pré-islamiques exposées dans le musée de Mossoul, diffusant une vidéo montrant les destructions sous toutes les coutures. À Nimroud, ils détruisent au bulldozer ; impossible pour l'instant de mesurer les dégâts, mais nul doute qu'ils sont déjà très importants, et qu'ils seront difficiles à stopper, étant donné que Daech contrôle toute la zone.

Après les destructions de la semaine dernière, les archéologues du monde entier craignaient que Daech s'en prenne à Nimroud, mais aussi à une autre ville historique, Hatra, inscrite elle au patrimoine mondial de l'Unesco. L'organisme international qui avait d'ailleurs lancé un cri d'indignation, demandant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'Onu.

Avec ces destructions, le but des djihadistes est toujours le même : faire tomber, annihiler des oeuvres d'art qui représentent des idoles du passé, des civilisations ancestrales. Leurs croyances, que ces sculptures favorisent l'idolâtrie, sont très marginales au sein même de l'islam, dans lequel beaucoup de croyants se désespèrent aujourd'hui de voir disparaître un patrimoine inestimable.

"La mémoire d'une civilisation qui est aux origines de la nôtre."

Béatrice Salvini, ancienne directrice des antiquités orientales au Louvre, explique que Nimroud "est une très grande ville de la civilisation mésopotamienne et spécialement de la civilisation du Nord de la Mésopotamie. C'est un site immense de 360 hectares qui était entouré de 8 km de remparts et qui contient des trésors très importants : au début du IXe siècle avant Jésus Christ,  les rois d'Assyrie ont pris cette ville comme capitale. Ils y ont construit un immense palais et des temples. Ils se sont aussi fait enterrer sous ces palais. C'est à la fin des années 1990 que les Irakiens y ont trouvé les tombes de trois reines assyriennes avec des trésors d'or qui valent celles de Toutankhamon."

Béatrice Salvini : "Dans toute cette zone, il y a un grand triangle qui comporte les anciennes capitales de la Syrie. Tous ces sites sont menacés parce qu'ils sont très difficiles à défendre."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.