Irak : Obama envisage des frappes aériennes
De retour d'un weekend en Californie, Barack Obama a réuni ce lundi à Washington son équipe de conseillers en sécurité, le National security council, afin d'évoquer avec eux la menace que représente l'avancée des combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant.
L'objectif de cette rencontre était de préciser plusieurs scénarios, comme la possibilité de frappes aériennes contre les djihadistes, ce que demandent les Républicains américains, ou encore un renforcement de l'aide déjà accordée à l'Irak. Aucune décision concrète n'a été prise durant cette réunion : la Maison blanche a précisé que "le président va continuer de consulter son équipe de conseillers dans les jours à venir ".
La nature de la coopération avec l'Iran doit notamment être précisée. Lundi, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, estimant que l'existence même de l'Irak était menacée, a déclaré que les Etats-Unis étaient ouverts à des discussions avec l'Iran. Le président iranien Hassan Rohani a toutefois exclu une intervention militaire, soutenant qu'"il y a une différence entre aider et intervenir ".
En marge d'une réunion sur le nucléaire iranien à Vienne, les responsables américains et iraniens ont pu évoquer le dossier irakien. Des sources diplomatiques qui se sont exprimées sur place de façon anonymme, ont confirmé qu'il n'était pas question pour le moment d'une coordination militaire entre les deux états, excluant la possibilité de prendre des décisions de ce type "dans le dos des Irakiens ".
Un rapprochement prudent
Ce rapprochement entre les deux pays montre l'inquiétude qui entoure le dossier de la crise irakienne. Si les relations se sont détendues depuis les discussions sur le programme nucléaire iranienne, une coopération dans cette affaire serait une première pour Washington et Téhéran, qui ont rompu formellement leurs relations diplomatiques il y a trente-quatre ans.
Et la perspective d'une coopération ne fait pas consensus. Le Républicain John McCain a par exemple estimé que considérer Téhéran comme un partenaire pour régler cette crise serait "le summum de la bêtise ". En 2012, un sondage Gallup montrait en outre que 32% des Américains considérait l'Iran comme le plus grand ennemi des Etats-Unis, devant la Chine.
Avant d'envisager des actions communes, les Américains tentent pour le moment d'assurer la sécurité de leurs ressortissants en Irak. Washington a annoncé le déploiement de 275 personnels militaires maximum pour protéger l'ambassade à Bagdad ainsi que ses 5.500 employés. L'évacuation de certains de ces employés vers des zones moins dangereuses est également prévue.
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