Cécile Kohler, détenue en Iran : "On sent que son désespoir est de plus en plus profond", rapporte sa sœur

"On sent que son désespoir est de plus en plus profond, on sent que c'est de plus en plus difficile pour elle d'imaginer qu'elle va pouvoir sortir un jour", a rapporté Noémie Kohler à la direction internationale de Radio France, mercredi 25 décembre, quelques heures après avoir discuté en visioconférence avec sa sœur Cécile, détenue à la prison d'Evin à Téhéran.

Cécile Kohler, professeure agrégée de français et enseignante en lettres modernes dans les Yvelines, a été arrêtée le 7 mai 2022 en Iran avec son compagnon Jacques Paris, un ancien professeur de mathématiques de 69 ans, alors qu'ils étaient venus faire du tourisme dans le pays. Le couple est soupçonné d'espionnage par l'État iranien.

"On lui dit qu'on se bat"

Vendredi, pour soutenir Cécile Kohler qui passe un troisième Noël emprisonnée à Téhéran, son comité de soutien a envoyé 750 lettres, collectées en novembre. "On lui dit qu'on se bat", rapporte sa sœur Noémie, qui n'avait pas pu discuter avec Cécile depuis le 10 novembre. "On lui dit qu'énormément de personnes sont mobilisées en France pour elle. Ce matin [mercredi], j'ai eu l'occasion de lui parler de l'opération des 750 lettres et j'ai vu son visage s'illuminer. J'ai vu que ça lui apportait énormément de réconfort parce qu'elle a aussi tendance à penser qu'elle est oubliée, à penser que les gens s'essoufflent dans ce combat. Alors que ce n'est pas le cas."

Cécile Kohler ne peut pas consulter d'avocat indépendant, ni recevoir de visites consulaires depuis son arrestation, indique la direction internationale de Radio France. Outre sa libération, ses proches demandent aux autorités iraniennes qu'elle soit transférée dans l'aile des femmes de la prison d'Evin, où elle aura la possibilité de côtoyer des codétenues.