L'anthropologue franco-iranienne Fariba Abdelkhah condamnée à cinq ans de prison
Fariba Abdelkhah a été condamnée à cinq ans de prison en Iran. Malgré l'intervention de la France, l'anthropologue franco-iranienne est soupçonnée de collusion en vue d'attenter à la sûreté nationale.
Comme le craignaient ses proches, Fariba Abdelkhah a écopé d'une lourde peine. Cinq ans de prison pour avoir attenté à la sûreté nationale iranienne. Une condamnation éminemment politique selon un spécialiste de l'Iran. "Le régime islamique a gagné. Le but n'est pas de condamner madame Fariba Abdelkhah, c'est d'empêcher les chercheurs de travailler sur place. Le message est là : on ne veut pas vous voir chez nous", déplore Bernard Hourcade. Détenue dans une prison proche de Téhéran, Fariba Abdelkhah se rendait régulièrement en Iran pour ses recherches. Une libération conditionnelle aurait bien été envisagée mais dans des termes inacceptable pour l'anthropologue. Elle aurait dû notamment abandonner ses recherches sur le pays, impliquant donc de renoncer à son pays et à la reconnaissance de son innocence.
Les affaires étrangères exhortent à la libérer
Chercheuse à Sciences-Po, elle avait été arrêtée par les Gardiens de la révolution en juin 2019 avec son collègue et compagnon Roland Marchal. Lui a été libéré fin mars, échangé avec un prisonnier iranien détenu en France et menacé d'extradition vers les Etats-Unis. Pour dénoncer son arrestation, Fariba Abdelkhah avait entamé une grève de la faim en décembre, d'une durée de 49 jours. Elle en était sortie très affaiblie. En attendant un éventuel appel, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a condamné avec grande fermeté ce jugement et exhorte Téhéran à libérer Fariba Abdelkhah.
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