"Nous voulons que l'Iran réponde à des questions" sur leurs conditions de détention, lance l'un des avocats des familles des trois Français prisonniers

Les soutiens de Cécile Kohler, Jacques Paris et Louis Arnaud ont fait appel aux Nations unies pour vérifier si les conventions internationales sont respectées.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'avocat Martin Pradel sur France Inter, le 30 mai 2024. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

"Nous voulons que l'Iran réponde à des questions", lance jeudi 30 mai sur France Inter Me Martin Pradel, un des avocats des familles des trois Français prisonniers en Iran depuis deux ans. Les soutiens de Cécile Kohler, Jacques Paris et Louis Arnaud ont saisi le groupe de travail sur la détention arbitraire, un aréopage d'experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. À travers cette saisine, les familles espèrent attirer l'attention sur les conditions de détention de leurs proches.

Cécile Kohler, enseignante de lettres modernes, a été arrêtée le 7 mai 2022 avec son compagnon Jacques Paris officiellement pour "espionnage". De son côté, Louis Arnaud a été arrêté en septembre, et condamné en novembre dernier à cinq ans de prison pour "propagande et atteinte à la sécurité de l'État iranien". Me Martin Pradel se dit "convaincu" que leurs conditions de détention "ne répondent pas aux conventions internationales" qui "engagent les États".

Des conditions de détention extrêmement "dures"

L'avocat rappelle que le groupe de travail des Nations unies aura justement pour tâche de vérifier si les conventions internationales sont respectées. "Ce groupe de travail composé d'experts internationaux va, au nom du Haut-commissariat aux droits de l'homme, regarder le dossier, poser des questions", explique-t-il. Il précise que "les conventions internationales font que les États sont engagés à répondre aux questions [de ces] experts". Selon Me Martin Pradel, Téhéran a "déjà été visé par des saisines du groupe de travail" et "répondu" à leurs questions. Il espère donc que cette saisine "va permettre qu'au sein des Nations unies se pose la question du comportement de l'Iran, et pas seulement à l'égard des ressortissants français", car d'autres ressortissants "belges, suédois, espagnols" y sont aussi détenus.

Me Martin Pradel apporte quelques précisions sur ces conditions de détention. Il les qualifie d'extrêmement "dures" pour Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus derrière les barreaux de la prison d'Evin. "Les conditions de détention dans cette prison sont inhumaines", déplore-t-il. Il décrit l'isolement des deux Français "seuls dans leur cellule éclairée 24h/24, sans fenêtre, sans capacité à sortir de leur cellule si ce n'est trois fois par semaine pendant une période de moins d'une demi-heure".

De son côté, Louis Arnaud a été transféré dans une autre prison iranienne. Il a pu "contacter hier sa mère par téléphone", assure Me Martin Pradel. L'avocat explique d'ailleurs que ces coups de fil "ne sont jamais annoncés". "Les familles sont dans des inquiétudes terribles depuis plus de deux ans, car elles savent qu'à tout moment, on peut chercher à les joindre pour quelques instants, dans des conditions matérielles complexes", s'émeut-il.

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