Israël et apartheid, Kerry tente d'éteindre la polémique
John Kerry tente de désamorcer la polémique qui monte depuis lundi matin. Selon le site américain d'informations en ligne, The Daily Beast, le chef de la diplomatie américaine a averti Israël du risque de devenir un Etat d'"apartheid" s'il ne faisait pas la paix rapidement avec les Palestiniens. Des propos qui auraient été tenus vendredi lors d'une réunion à huis clos d'un centre de réflexion à Washington.
John Kerry a démenti lundi soir avoir jamais qualifié Israël d'"Etat d'apartheid". "Je ne crois pas, ni n'ai jamais déclaré publiquement ou dans le privé qu'Israël était un Etat d'apartheid ou qu'il avait l'intention de le devenir", a affirmé le secrétaire d'Etat dans un communiqué. Un démenti déjà effectué plus tpot dans la journée par le département d'Etat.
"Un mot qu'il vaut mieux laisser en dehors du débat ici"
Selon le Daily Beast, qui dit détenir un enregistrement, John Kerry aurait déclaré : "La création de deux Etats sera la seule solution réaliste. Parce qu'un Etat unitaire finirait par être soit un Etat d'apartheid avec des citoyens de seconde classe, soit un Etat qui détruira la capacité d'Israël d'être un Etat juif ".
Visiblement, plus trop sûr de ses propos, John Kerry explique aussi dans son communiqué : "Je ne suis pas tombé de la dernière pluie pour savoir aussi que les mots ont le pouvoir d'être mal interprétés, même de manière non intentionnelle, et si je pouvais rembobiner la bande, j'aurais choisi un autre mot". Le terme d'apartheid "est un mot qu'il vaut mieux laisser en dehors du débat ici" aux Etats-Unis, a admis le ministre.
"Kerry honte à vous !"
Après la publication de l'article du Daily Beast, la polémique était montée avec les dirigeants israéliens et des républicains. Le ministre israélien des Transports, Israel Katz, a écrit sur sa page Facebook : "Kerry honte à vous ! Il y a des mots que l'on ne peut pas employer". Le sénateur républicain du Texas, Rafael Edward Cruz, a lui demandé la "démissio n" de John Kerry. Celui de l'Arizona, John McCain, a réclamé des "excuses ".
John Kerry soutient fortement les négociations de paix israélo-palestiniennes, qui ont repris fin juillet 2013 mais sont actuellement suspendues. Il s'est rendu plus de dix fois au Proche-Orient en un an. Il a eu des centaines d'heures d'entretiens avec les dirigeants de la région. "Je ne permettrai pas que mon engagement pour Israël soit discuté par quiconque, en particulier pour des objectifs politiques partisans", explique-t-il dans son communiqué. Il estime que "la seule manière à long terme d'avoir un Etat juif, deux nations et deux peuples vivant côte à côte en paix et en sécurité, passait par une solution à deux Etats".
Ce mardi est normalement la date butoir des neuf mois de négociations de paix. Mais Israël et les Palestiniens sont encore loin d'un accord.
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