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Attaque mortelle en Israël : "On ne pensait pas qu'un attentat pouvait avoir lieu ici", témoigne une habitante de Bnei Brak, près de Tel-Aviv

Cette nouvelle attaque, la troisième en une semaine, fait craindre une escalade de la violence entre les communautés. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un véhicule renversé sur les lieux d'une fusillade le 29 mars 2022 à Bnei Brak, à 7km à l'est de Tel Aviv (Israël). (GIL COHEN-MAGEN / AFP)

Un troisième attentat en six jours. Au lendemain de l'attaque qui a fait cinq morts près de Tel-Aviv, mardi 29 mars, Israël enterre ses morts et traque les proches du terroriste, abattu lors de l'attentat, faisant craindre le début d'une nouvelle vague de violence. Mardi soir, le jeune homme a ouvert le feu sur la foule en circulant en voiture à Bnei Brak, avant d'être tué par les forces de l'ordre. 

Le drame s'est déroulé, dans la banlieue de Tel-Aviv, dans cette ville très étroite de Bnei Brak, qui compte plus de 200 000 habitants. Il s'agit de la quatrième ville la plus dense du monde.

Cette ville est notamment peuplée de Juifs ultra-orthodoxes : ces hommes avec chemise blanche, chapeau et vêtements noirs et ces femmes avec vêtements couvrants perruque ou foulard sur la tête.

"Une ville où Juifs et arabes cohabitent très bien"

C'est une ville célèbre pour ces synagogues et ses écoles religieuses qui n'avait jamais connu d'attentat rappelle Léa Lévy, médecin et habitante à Bnei Brak, qui se dit choquée par cette attaque. "On avait la croyance que c'était une ville protégée. Il y a eu un grand rabbin, Haim Kanievsky, qui est mort à 94 ans, la semaine passée et lui, lorsqu'il donnait sa bénédiction aux gens, il leur conseillait de venir vivre à Bnei Brak en leur disant qu'ils y seraient en sécurité, que c'était une ville protégée par la sagesse de sa population. Et malheureusement, on se sent dans une ville comme une autre maintenant et on ne se sent plus en sécurité", explique-t-elle au micro de franceinfo. 

Parmi les victimes : deux Israéliens juifs, ainsi que deux ouvriers ukrainiens et un policier arabe israélien, Amir Khoury, 32 ans ayant participé à l'opération pour abattre l'assaillant et qualifié de "héros" par la police. "Bnei Brak, c'est une ville où Juifs et arabes cohabitent très bien. Il y a beaucoup de personnes arabes qui vivent ici la semaine, en général, pour des raisons de travail, notamment en tant que personnel hospitalier puisqu'il y a beaucoup de maisons de retraite, ainsi que beaucoup de gens qui travaillent dans le domaine de la construction. On ne pensait pas qu'il pourrait y avoir un attentat ici", regrette-t-elle. Avant de glisser : "Le terrorisme vise les Juifs mais ne touche pas que les Juifs, mais aussi la communauté arabe, qui en est victime, et c'est très dur."

"Urgence nationale"

Cet attentat survient dans un climat sécuritaire déjà très tendu. En six jours, le pays a connu trois attentats, dont l'un revendiqué par Daech, et qui ont fait onze morts. Les autorités israéliennes craignaient déjà que le ramadan, qui débute samedi, ne témoigne d'une explosion de violence et consultaient tous azimuts leurs interlocuteurs palestiniens, jordaniens et américains. Ce mercredi, la police israélienne est en alerte maximale et l'armée va renforcer sa présence en Cisjordanie occupée, avec notamment des hélicoptères, qui surveillent le centre-ville de Jérusalem. Haaretz, le grand journal quotidien de gauche, évoque une situation "d'urgence nationale" et pointe déjà une faille du renseignement intérieur.

Mardi soir, des cris de "Vengeance, mort aux Arabes" ont retenti quand, à Jénine, en Cisjordanie occupée, des Palestiniens fêtaient cet attentat. Les autorités redoutent un enchaînement de violences par des extrémistes de tout bord, de toute communauté, comme cela avait été le cas dans les années 1990. 

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