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Ce que l'on sait de la récente vague d'attentats en Israël

L'Etat hébreu a connu sa troisième attaque terroriste en à peine plus d'une semaine, mardi. Au moins cinq personnes ont été tuées.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des forces de sécurité israéliennes empêchent des habitants de s'approcher des lieux d'une fusillade, le 29 mars 2022 à Bnei Brak, à 7 km à l'est de Tel-Aviv. (GIL COHEN-MAGEN / AFP)

"Ce n'est pas possible qu'en moins d'une semaine, on ait 11 morts dans trois villes différentes." Shira, une jeune femme de 25 ans interrogée par l'AFP, ne cache pas sa "peur". En cause : une nouvelle et subite vague d'attentats en Israël. Des attaques terroristes qui inquiètent les autorités israéliennes à l'approche des fêtes du ramadan et des grands rassemblements qui les accompagnent. Alors qu'au moins cinq personnes ont été tuées mardi près de Tel-Aviv, franceinfo revient sur les faits.

Que s'est-il passé ?

Mardi soir, des résidents de la ville ultra-orthodoxe de Bnei Brak, près de la métropole israélienne de Tel-Aviv, puis de la localité voisine de Ramat Gan ont fait état d'un homme circulant en voiture et ouvrant le feu sur des passants. Au moins cinq personnes ont succombé à leurs blessures.

Parmi les victimes figure un policier de 32 ans, Amir Khoury. Cet Arabe israélien a participé à l'opération pour abattre l'assaillant. Il est qualifié de "héros" par les forces de l'ordre. Deux ressortissants ukrainiens se trouvent également parmi les personnes tuées, selon la police.

Cette dernière a affirmé avoir abattu l'assaillant, sans en révéler l'identité. Mais des médias israéliens l'ont identifié comme Dia Hamarshah, un Palestinien ayant passé quatre ans dans les prisons israéliennes et originaire de Yaabad, en Cisjordanie occupée. Les attaques n'ont pour l'heure pas été revendiquées.

Dimanche 27 mars, à Hadera, dans le nord d'Israël, deux policiers, dont une Franco-Israélienne, ont été tués dans une fusillade revendiquée par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI). Les assaillants ont été abattus. La police israélienne les a identifiés comme des agents arabes israéliens de l'EI venant d'Umm al-Fahm, ville arabe du nord d'Israël.

Enfin, cinq jours plus tôt, mardi 22 mars à Beersheva (sud), quatre Israéliens – deux hommes et deux femmes – ont été tués dans une attaque au couteau et à la voiture-bélier. Cet attentat a été perpétré par un enseignant condamné en 2016 à quatre ans de prison pour avoir planifié de se rendre en Syrie afin de combattre au sein de l'EI.

Quelles sont les réactions sur place ?

Après l'attaque survenue mardi soir, le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a réuni de hauts responsables sécuritaires. "Les forces de sécurité sont à l'œuvre. Nous allons combattre le terrorisme d'une main de fer (...). Israël est confronté à une vague de terrorisme arabe meurtrière", a déclaré le chef du gouvernement. Dans la foulée de l'attentat, la police israélienne a dit se placer en mode "contre-terrorisme" et l'armée a déployé des renforts en Cisjordanie occupée.

Côté palestinien, le président Mahmoud Abbas a lui aussi condamné ces violences. 

"Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu'aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d'atteindre la stabilité."

Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne

dans un communiqué

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza et rival du Fatah laïque de Mahmoud Abbas, a affirmé dans un communiqué que "cette opération [était] une réponse naturelle aux crimes de l'occupation contre les droits de notre peuple et de notre terre et de nos lieux saints".

Dans quel contexte surviennent ces attaques ?

Ces derniers jours, des rencontres se multiplient pour tenter d'atténuer les tensions à l'approche du ramadan. Ce mois saint de jeûne pour les musulmans doit débuter en fin de semaine.

En 2021, des affrontements entre forces israéliennes et manifestants palestiniens pendant le ramadan à Jérusalem, notamment sur l'esplanade des Mosquées, lieu saint musulman situé dans la partie orientale occupée et sous administration de la Jordanie, avaient mené à une guerre meurtrière de onze jours entre le Hamas, au pouvoir à Gaza, et l'armée israélienne.

Cherchant à apaiser la situation pendant le ramadan, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, s'est entretenu mardi avec le roi de Jordanie, Abdallah II, à Amman, avant une visite similaire mercredi du président israélien Isaac Herzog. Devant Benny Gantz, le roi a appelé "à lever tout obstacle à la prière des musulmans sur l'esplanade des Mosquées et à empêcher les provocations qui pourraient entraîner une escalade".

Quelles ont été les réactions de la communauté internationale ?

A l'étranger, l'Allemagne a mis en garde contre une "spirale de violence". Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a dit "fermement" condamner l'attaque "terroriste" survenue mardi. "De tels actes de violence ne peuvent jamais être justifiés et doivent être condamnés par tous", a de son côté affirmé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Par la voix de sa ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, le Canada s'est de son côté dit "profondément attristé et préoccupé par une nouvelle attaque haineuse en Israël". En France, Emmanuel Macron a condamné "avec la plus grande fermeté [les] attentats meurtriers" commis ces derniers jours.

Francis Kalifat, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a pour sa part adressé ses condoléances aux victimes de la "barbarie islamiste".

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