"Cette guerre sert les pouvoirs en place" : à Jérusalem, 100.000 manifestants réclament à nouveau le départ de Benjamin Netanyahou
"Élections maintenant". C’est ce que clamaient les manifestants massés dimanche 31 mars au soir, à Jérusalem tout autour de la Knesset, le parlement israélien. Plus de 100 000 participants, selon les organisateurs, se sont réunis pour demander le départ du Premier ministre Benjamin Netanyahou pour la plus grande manifestation politique depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre.
Les manifestants réclament des élections anticipées
Le rassemblement a réuni des familles d’otages en colère face à l’inaction du gouvernement, et qui veulent obtenir la libération de leurs proches kidnappés, ainsi que des opposants politiques à Benyamin Netanyahou comme les organisations anti-réforme du système judiciaire. La manifestation était annoncée par les organisateurs comme un "rassemblement de la colère" et la police a effectivement dû intervenir en force pour disperser des groupes de manifestants, qui bloquaient les principales artères de Jérusalem.
"Nous sommes à la croisée des chemins et je suis pour des élections anticipées le plus tôt possible, même si c'est en pleine guerre."
Abraham Farhi, un manifestantà franceinfo
Pour ce manifestant, le moment est venu de changer de gouvernement malgré la guerre qui se déroule en ce moment à Gaza, "sinon la situation va empirer", estime Abraham Farhi. D'ailleurs, pour la première fois depuis le début de la guerre, des hommes politiques ont pris la parole lors de la manifestation, comme le chef de l'opposition Yair Lapid.
Difficile toutefois de définir la direction que prend ce nouveau mouvement politique. Il s'agit d'un rassemblement de groupes très divers du point de vue idéologique. Le seul dénominateur commun est d'exiger le départ du Premier ministre Benjamin Netanyahou et de faire en sorte que les otages encore en vie puissent être libérés. Les manifestants expriment aussi beaucoup de scepticisme pour l’avenir.
"Je pense que cette guerre sert les pouvoirs en place, que ce soit ceux de Netanyahou ou du Hamas."
Jean-Pierre Chikri, un manifestantà franceinfo
"Il y a une collusion entre ces deux pouvoirs" que sont le Hamas et Netanyahou, estime le manifestant Jean-Pierre Chikri. Une collusion qui lui "fait craindre que l'avenir ne sera pas clair demain". Ce rassemblement sous forme de happening doit se poursuivre pendant encore trois jours, jusqu'aux vacances parlementaires de la Pâque juive. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a réagi dimanche soir au cours d'une conférence de presse : "Des élections maintenant, en pleine guerre, paralyseraient Israël pour au moins six mois. Elles paralyseraient les négociations pour la libération de nos otages."
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