Etats-Unis: Trump cible l'Iran et pousse Israéliens et Palestiniens à la paix
En quatre jours d’une première tournée à l’étranger depuis son élection, le président américain a bouleversé tout l’édifice diplomatique patiemment construit par Washington au long des deux mandats de Barack Obama.
Sous la menace d'une procédure de destitution chez lui, Donald Trump a fait irruption dans la région comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il s’est efforcé, lors de son séjour en Arabie Saoudite, de renouer avec les dirigeants du Royaume des liens que son prédécesseur avait délaissés au profit d’une longue et laborieuse négociation avec Téhéran pour arracher un accord sur le programme nucléaire iranien.
Donald Trump renforce les capacités de défense saoudiennes
Depuis Ryad où il a reçu un accueil exceptionnel de la part du roi Salmane, «un homme fort sage» dira-t-il plus tard en Israël, il a tenu des propos qui allaient droit au cœur de ce dernier.
Accusant l’Iran d’attiser «les feux du conflit confessionnel et du terrorisme», il a exhorté toutes les nations à «travailler ensemble pour l’isoler», «en attendant que le régime montre sa volonté d’être un partenaire dans la paix», a-t-il dit.
A l’appui de cette embellie avec le royaume wahhabite, des contrats d’armement records prévoyant la vente notamment du système antimissile balistique ultra-sophistiqué Thaad, qui vient d’être installé en Corée du Sud, la reprise de livraison de bombes à guidage de précision que l’administration Obama avait suspendue et la livraison de plusieurs navires de combat conçus par Lckheed Martin.
«L'Iran n'aura pas d'armes nucléaire», promet Donald Trump à Israël
Objectif : renforcer la dissuasion face à la marine iranienne qui menace régulièrement de bloquer le détroit d’Ormuz, et pousser l’Arabie Saoudite et alliés du Golfe à chasser les terroristes et l’extrémisme islamique de la région.
«L’Amérique est prête à être à vos côtés… mais les pays du Moyen-Orient ne peuvent attendre que la puissance américaine écrase l’ennemi pour eux», avait-il dit dans son adresse à la cinquantaine de chefs d’Etats musulmans, réunis en sommet dans la capitale saoudienne.
Même changement de cap en Israël où le couple présidentiel américain a été accueilli avec une chaleur jamais accordée à Barack Obama. Là encore, Donald Trump s’est à nouveau déchaîné contre le régime iranien à la grande joie de son hôte.
«Les Etats-Unis sont fermement engagés à maintenir l’Iran hors de toute capacité à développer une arme nucléaire et pour que l’Iran cesse de soutenir le terrorisme», a-t-il dit, avant de promettre: «l’Iran n’aura pas d’armes nucléaires».
Le chef de la Maison Blanche appelle Israéliens et Palestiniens à faire la paix
En revanche, lors de ses interventions à Bethleem, en présence du président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas, et au Musée d’Israël à Jérusalem en présence de Benjamin Netanyahu, Donald Trump a insisté sur la nécessité de relancer le processus de paix.
«Les Palestiniens sont prêts à arriver à la paix, à tendre la main vers la paix… et mon ami Benjamin Netanyahu tend la main à la paix, il aime la paix», a-t-il martelé, façon méthode Coué.
Reconnaissant toutefois que «faire la paix ne sera pas facile», il s’est dit «personnellement décidé à aider à parvenir à un accord». «Les deux parties feront face à des décisions difficiles. Mais avec de la détermination, des compromis et la conviction que la paix est possible, Israéliens et Palestiniens peuvent conclure un accord», a-t-il affirmé devant un parterre d’officiels israéliens et américains au Musée d’Israël à Jérusalem.
Lors de son intervention, rappelant que le roi Salmane était désireux de créer stabilité et sécurité dans la région, Donald Trump a prôné un nouveau partenariat. «Nous devons construire une coalition des hommes qui veulent combattre le terrorisme», a-t-il dit pour resserrer les rangs face à l’Iran, désigné tout au long de son voyage ennemi numéro dans la région.
Une ultime mise en garde à Téhéran
Qualifié de «tournant historique» par le roi Salmane et de «show sans aucune valeur politique» par le président Rohani, la première tournée du chef de la Maison Blanche s’est achevée sur une ultime mise en garde à la République islamique d’Iran.
Promettant de défendre l’Etat hébreu, avec lequel les Etats-Unis entretiennent «des liens indestructibles», il a menacé sur un ton qui lui appartient: «les dirigeants iraniens appellent régulièrement à la destruction d’Israël. Pas avec Donald J Trump !», a-t-il lancé, déclenchant un tonnerre d’applaudissements.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.