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La mer Morte menacée de disparition : "Si on ne la sauve pas, on provoquera une catastrophe écologique"

Menacée par la hausse des températures et le pompage du fleuve Jourdain qui l'approvisionne, la mer Morte, pourtant source de vie, pourrait devenir dans un futur proche réellement mortelle : acide, toxique et corrosive.

Article rédigé par franceinfo - Frédéric Métézeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des minéraux cristallisés forment des motifs à la surface des bassins d'évaporation de la mer Morte, près du village de Neve Zohar, dans le sud d'Israël. (MENAHEM KAHANA / AFP)

Jacob est une grande gueule : l'ancien soldat israélien de la guerre au Liban au début des années 1980 est blagueur, provocateur. Il est tombé amoureux de cette rive de la mer Morte, bordée par Israël, la Cisjordanie et la Jordanie, qui souffre de la hausse des températures et aussi du pompage du fleuve Jourdain qui l'approvisionne. Depuis sept ans, sur son petit bateau, Jacob promène les touristes et les scientifiques. "La mer Morte est un endroit vraiment unique, sourit Jacob. Beaucoup de gens se disent que c'est mort et qu'il n'y a rien, mais ce n'est pas le cas."

"Le désert de Judée est un désert où il pleut régulièrement  : il y a donc beaucoup d'eau douce en mer Morte..."

Jacob

à franceinfo

Et pourtant, par 43 degrés à l'ombre, les environs semblent plutôt desséchés : un désert de rocaille, des banquises de sel solidifié épaisses de plusieurs mètres et cette eau turquoise ultra-salée. Mais à moins d'un kilomètre de la côte, on découvre des champs verts vifs.

"Là où l'eau a reculé, indique Noam Bedein, fondateur de l'association de sauvegarde Dead Sea Revival Project, le sol est très riche du sel et des minéraux et c'est un endroit pour les cultures. On a des champs de pastèques très douces et très fraîches, qui sont plus sucrées grâce au sel. Quelle ironie !" L'activiste écolo, rappelle que si rien ne change, ce capital sera épuisé d'ici 80 ans.

"Vous avez des pompes du côté jordanien du Jourdain qui prennent de l'eau en permanence pour l'agriculture et pour boire. C'est principalement pour cette raison que l'eau recule..."

Noam Bedein

à franceinfo

Depuis son bateau, Jacob montre une sorte d'étang au milieu d'une étendue de sel. L'eau est verte et sent l’œuf pourri : une eau acide, toxique et corrosive qui préfigure ce que pourrait devenir la mer Morte, pour le coup réellement mortelle. "La mer perd environ un mètre et demi par an. Du coup, la salinité augmente, c'est fou, soupire Noam Bedein. Notre seule référence est la mer d'Aral, en Asie Centrale. Si on ne sauve pas la mer Morte, on provoquera une catastrophe écologique. Chacun qui descend du bateau doit être un ambassadeur pour la mer Morte !"

Environnement : reportage de Frédéric Métézeau sur les bords de la Mer morte

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