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Afrique: l'UA épingle Matteo Salvini qui a assimilé les migrants à des esclaves

La Commission de l’Union africaine s’est dite «consternée» par les propos du ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, assimilant les migrants africains à «des esclaves». Elle appelle le politicien d’extrême droite à revenir sur sa «déclaration désobligeante» prononcée le 14 septembre 2018 à Vienne en réponse au ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, à son départ pour Vienne, le 14 septembre 2018, pour participer à une conférence des ministres de l'Intérieur et de l'UE sur la sécurité et les migrations.  (HANS PUNZ/APA/AFP)

«La Commission de l’Union africaine est consternée par les propos tenus par le vice-président du Conseil italien, Matteo Salvini, lors d’une récente conférence à Vienne, où il a comparé les immigrants africains aux esclaves», a indiqué la Commission dans un communiqué de presse publié le 18 septembre à Addis Abeba.
 
l'UA exhorte l'Italie à aider les migrants en détresse
Estimant que les injures ne résoudront pas les problèmes de migration auxquels l’Afrique et l’Europe sont confrontées, l’UA demande au politicien italien d’extrême-droite, qui est également ministre de l’Intérieur, de «revenir sur sa déclaration désobligeante à l’égard des migrants africains et exhorte l’Italie à accorder un soutien et une protection accrue aux migrants en détresse».
 
La colère de l’organisation panafricaine est d’autant plus grande qu’elle rappelle que «l'émigration d'Italie au cours des deux derniers siècles a été le cas le plus important de migration de masse dans l'histoire européenne moderne. De 1861 à 1976, plus de 26 millions de personnes ont quitté le pays, principalement dans d’autres pays européens et dans les Amériques.»
 
La commission de l’UA a publié son communiqué à la suite de l’altercation qui a opposé Matteo Salvini au ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn, le 14 septembre à Vienne.

Lors d’une réunion des ministres européens de l’Intérieur sur la sécurité et les migrations, ce dernier avait souligné que l’Europe vieillissante «a besoin d’immigrés»«En Italie, nous ressentons l'exigence d'aider nos enfants à faire d'autres enfants. Et pas à avoir de nouveaux esclaves pour remplacer les enfants que nous ne faisons plus», avait rétorqué l'homme fort du gouvernement italien.

La polémique s'est poursuivie sur les médias
«Au Luxembourg, cher Monsieur, on avait des dizaines de milliers d’Italiens ! Ils sont venus comme migrants, ils ont travaillé au Luxembourg pour que vous en Italie vous ayez l’argent pour vos enfants», avait répondu à son tour le Luxembourgeois, ponctuant son propos d’un retentissant «merde alors!»
 
La polémique s’est alors poursuivie les deux jours suivants. Dans un entretien accordé au site internet du Spiegel, Jean Asselborn a accusé Matteo Salvini «d’utiliser des méthodes et le ton des fascistes des années 30».

«S’il aime tant que ça les immigrés, qu’il les accueille tous au Luxembourg, en Italie on en a déjà trop accueilli», a répondu ce dernier au «ministre socialiste du paradis fiscal du Luxembourg» sur son compte twitter.
 
Se plaçant au-dessus des querelles de personnes, la Commission a souhaité exprimer dans son communiqué «son inquiétude face au nombre croissant de migrants qui se dirigent vers l’Europe par des voies dangereuses, malgré les nombreux efforts déployés par l’Union africaine, les Nations Unies et l’Union européenne».       

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