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Au synode, Lucetta Scaraffia interpelle les évêques sur la place des femmes
Au cours du synode sur la famille, le débat sur la place des femmes dans l'Eglise a suscité des avis très partagés. Lucetta Scaraffia, une éditorialiste connue pour défendre le droit des femmes dans le clergé, en Italie, a pris la parole devant 270 évêques les appelant à écouter davantage les «grandes expertes de la famille» que sont les femmes.
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Il y a 40 ans, il y avait deux religieuses au synode, rappelle une auditrice, citée par Radio Vativan. «Ce fut alors salué comme un progrès. Mais quarante ans plus tard, nous sommes trois», a constaté cette religieuse.
Autre auditrice à avoir été invitée à prendre la parole au synode sur la famille: l'historienne Lucetta Scaraffia. «On parle très peu des femmes (…), comme si on pouvait continuer à propos de la famille, à faire comme si les femmes n'existaient pas» alors qu'elles «sont les grandes expertes de la famille», a déploré Mme Scarfia, le 18 octobre 2015.
L'Eglise «a besoin d'écouter la réalité et les sujets réels de la famille» et en particulier les femmes, dont le rôle a beaucoup changé au XXe siècle, a insisté cette militante féministe qui bataille depuis des années au Vatican, convaincue de l'importance des femmes pour faire évoluer le clergé moderne.
Invisibilità delle donne http://t.co/cRwbFrbY2e
— Lucetta Scaraffia (@LuceScaraffia) September 22, 2015
«Lorsqu'on parle de familles, on ne devrait pas toujours et seulement parler du mariage», a-t-elle souligné, évoquant le «nombre croissant» de mères élevant seules leurs enfants. «Ces femmes n'ont quasiment jamais suivi de cours de théologie, souvent ne sont pas mariées mais donnent un exemple admirable de comportement chrétien», a encore fait valoir la responsable de Donne, Chiesa, Mondo (Femme, Eglise, Monde), supplément féminin mensuel de L’Osservatore Romano, le quotidien du Vatican.
«Si vous ne tournez pas votre attention vers elles, si vous ne les écoutez pas, vous risquez de les faire se sentir rejetées, au motif que leur famille est différente de celle dont vous parlez», a-t-elle également lancé aux pères synodaux.
Lors des deux semaines de débats, progressistes et conservateurs se sont affrontés sur d'autres sujets, comme la question des divorcés remariés ou des homosexuels. Ce dernier thème n'a pratiquement pas été abordé. «Il nous a manqué le temps nécessaire pour réfléchir à la situation des personnes homosexuelles», a reconnu au nom de son groupe francophone le jésuite François-Xavier Dumortier, cité par l'AFP.
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