Cet article date de plus de huit ans.
Depuis le séisme de 2009, l’Aquila attend toujours sa reconstruction
Voilà sept ans, un tremblement de terre ravageait Aquila, la capitale des Abruzzes, en Italie. 309 personnes étaient tuées et 70.000 habitants sinistrés. De promesses en scandales, le chantier de reconstruction du centre ville n’est pas encore lancé.
Publié
Temps de lecture : 2min
L'Aquila a été reconstruite, mais en périphérie. Des habitations de fortune élevées en quelque mois, où vivent 40.000 personnes. Autant de mécontents qui se plaignent des infiltrations d’eau, des factures astronomiques de chauffage dans des appartements mal isolés.
Le centre-ville reste en grande partie interdit. «On constate que la plupart des maisons sont échafaudées, à l’intérieur comme à l’extérieur, et bardées de sangles qui les maintiennent en attendant une restauration qui tarde à venir», écrivait la revue La Tribune de l’Art en juillet 2011. Aujourd'hui encore, ce constat est de mise.
En 2015, Massimo Cialente, le maire, reconnaissait à l’AFP que seulement 3% des bâtiments touchés avaient été reconstruits. Mais il annonçait aussi, se voulant rassurant, que tout serait reconstruit en 2017. Sauf que personne n’y croit vraiment. Le chef de la protection civile, Franco Gabrielli, interrogé à la même époque par l’AFP assurait que «la priorité est de mettre au point un plan des zones sismiques de la région (pour) organiser les travaux de manière efficace».
Les habitants ne se font plus guère d’illusion. «On a entendu tellement de promesses qu'on ne s'attend plus à rien de personne. Cette ville sera le nouveau Pompéi, elle ne sera jamais reconstruite», dit l’un d’entre eux à l’AFP. Il est vrai que l’Aquila a vu passé une cohorte de scandales en tout genre: malfaçons, malversations et corruption. Un des principaux entrepreneurs chargés des travaux a été arrêté pour collaboration présumée avec la camorra.
Après le tremblement de terre, on avait accusé Silvio Berlusconi, à l’époque président du Conseil, d’avoir favorisé la construction neuve à l’extérieur, et ainsi délaissé le centre ville.
«Le centre historique est sacrifié au profit de ces villes nouvelles» condamnait dans Paris-Match fin 2010 Sabina Guzzanti, auteure d’un film coup de poing, Draquila. Elle y dénonçait la corruption généralisée au profit du Cavaliere.
Mais la corruption n’est pas seule responsable du retard. Berlusconi avait réclamé l’aide des pays pour financer la restauration des monuments. Ainsi la France finance la moitié des travaux de l’église Santa Maria del Suffragio, soit 6,5 millions d’euros. L’Espagne, la Russie, l’Allemagne font également partie des contributeurs. Or, les financements internationaux sont toujours longs à se mettre en œuvre, et par voie de conséquence, les travaux tardent à démarrer.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.