Cet article date de plus de six ans.

Gênes : retrouver des survivants malgré l'épuisement, l'obsession des secouristes qui fouillent les décombres du pont

Malgré la fatigue et les difficultés psychologiques, les secours poursuivent inlassablement leurs recherches des personnes encore portées disparues après l'effondrement d'un pont autoroutier, mardi 14 août à Gênes.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Lutter contre l'épuisement et les images traumatisantes est le quotidien des secouristes qui fouillent les décombres à Gênes (Italie). A droite, Martina Campora, coordinatrice de la Croix Rouge. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE  / FRANCEINFO)

Entre 10 et 20 personnes sont encore portées disparues après l'effondrement du pont Morandi mardi 14 août à Gênes, selon le gouvernement. Le millier de secouristes, pompiers, policiers, protection civile, Croix Rouge, restent mobilisés, toujours dans l'espoir de pouvoir en sauver.

L'insoutenable détresse des proches

Près de la zone de recherches, une famille refuse de partir tant qu’on n’aura pas retrouvé son petit garçon. Ils préviennent, ils resteront là des jours s’il le faut. Martina Campora, jeune coordinatrice de la Croix Rouge, a déjà vécu cette détresse lors des séismes de l’Aquila en 2009 et d’Amatrice en 2016. C’est éprouvant à chaque fois, explique-t-elle. "Chaque intervention d’urgence est différente et difficile. C’est sûr, on s’habitue à travailler dans l’urgence et surtout à ne pas pleurer, à aller de l’avant et réfléchir."

Le plus difficile est d’être aux côtés de familles de blessés ou de disparus car on se dit que ça pourrait être nos familles

Martina Campora, une coordinatrice de la Croix Rouge

avec franceinfo

"Quand tu arrives sur les lieux de la catastrophe, quand tu regardes autour de toi, tous les décombres… Ça aussi c’est très dur, poursuit la jeune humanitaire. La fatigue, on ne la sent pas, et les efforts, on les fait sans problème."  

Les pompiers s’aident de matériels d’écoute pointus, de chiens, de grues et de pelleteuses pour repérer des survivants logés dans des cavités. Ils se relaient dans cette tâche délicate, se réconfortent les uns les autres, eux aussi ont besoin de parler se confie Massimo, un secouriste. "Ce sont toujours des traumatismes, y compris pour nous. Nous avons, nous aussi, besoin d’assistance. Mais nous sommes préparés. Ça ne nous empêche pas d’être touchés intérieurement par ce que l’on voit. Beaucoup de secouristes ont besoin ensuite de suivi psychologique parce que ce qu’ils voient sort vraiment de l’ordinaire". Des images effrayantes qui continueront longtemps de les hanter.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.