Gênes : Vivre avec le pont
Moins de deux ans après l'effondrement, à Gênes (Italie), du pont Morandi qui a fait 43 mort, un nouveau viaduc sera inauguré lundi 3 août au soir. Le Premier ministre, Giuseppe Conte, évoque un chantier symbole de la Renaissance italienne, mais les riverains sont toujours en colère.
Seulement douze mois pour bâtir ce nouveau viaduc : un record en Italie, le pays des chantiers interminables. Tout cela a pu être rendu possible grâce, notamment, aux démarches administratives accélérées dans l'urgence mais surtout grâce aux incroyables moyens développés sur ce chantiers. 1 000 ouvriers se sont relayés 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 : ni le Covid ni les intempéries n'ont interrompu leur cadence. Les autorités italiennes sont fières de cet ouvrage, mais le sentiment est loin d'être partagé par les anciens riverains du pont Morandi.
Des repères durs à retrouver
Ils avaient appris à vivre sous ce pont, sans jamais penser qu'il s'écroulait sous leur fenêtre. Des riverains miraculés d'une tragédie responsable de la mort de 43 personnes et également contraints de laisser toute une vie derrière eux. Le nouveau pont a été bâti sur les ruines de l'ancien, il est pour les habitants difficile de retrouver leurs repères. Une riveraine du pont témoigne : "Venir ici me fait souffrir. J'avais 12 ans quand je suis arrivée ici. J'y ai passé toute ma vie et nous avons dû partir en quelque minutes". Comme les restes du viaduc, tout le quartier a été rayé de la carte. En tout 600 habitants ont été déplacés.
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