Viaduc de Gênes : la question des responsabilités
Après le drame de Gênes (Italie), mardi 14 août, les questions fusent. Pourquoi, si sa défaillance était connue, aucune alternative d'ampleur n'a vu le jour ? La société d'autoroute est-elle la seule responsable, comme l'affirme le gouvernement ? Les politiques ont-ils aussi failli ?
C'est le premier à devoir rendre des comptes : Autostrade per l'Italia, la société qui exploite l'autoroute et le pont Morandi à Gênes (Italie). Ce concessionnaire est-il le premier responsable ? L'entreprise fait partie du groupe Benetton. C'est l'un des plus grands concessionnaires d'Europe depuis 1999 avec 2 855 km d'autoroutes gérés et près de 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Il y avait régulièrement des réunions avec les habitants du quartier qui s'inquiétaient de la fragilité du pont. La dernière en date était le 23 juillet 2018.
10 effondrement de ponts en 5 ans
Dans un communiqué, l'entreprise dit avoir pris toutes les précautions. De grands travaux avaient bien été réalisés en 2016, et de nouveaux travaux de maintenance étaient en cours. Alors y a-t-il eu des fautes politiques ? Devant ce pont qui vieillissait mal, d'autres solutions ont été envisagées comme La Bretella en 1980 : une route alternative pour soulager le trafic. Un projet abandonné par la mairie communiste pour des raisons électoralistes. En 1990, La Gronda : des plans pour une nouvelle autoroute sujette à d'âpres négociations politiques. Trop chère pour le Mouvement 5 étoiles. Le chantier devait finalement commencer en 2019. Trop tard. Avant Gênes (Italie), il y a eu 10 effondrements de ponts, en cinq ans.
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