L'Italie opte pour un "budget du peuple" au risque de fâcher l'Union européenne et d'inquiéter les marchés financiers
Le gouvernement italien s'est mis d'accord, jeudi, sur un objectif de déficit budgétaire à 2,4% du PIB, assumé par le Mouvement 5 Etoiles et la Ligue, au pouvoir d'un pays déjà très endetté.
En Italie, le conseil des ministres a approuvé jeudi 27 septembre un déficit à 2,4% du produit intérieur brut (PIB) jusqu’en 2021. Même s'il reste dans la limite du plafond de 3% défini par l'Union européenne, ce choix par un pays déjà très endetté est de nature à inquiéter les instances de Bruxelles et les marchés financiers.
Rupture avec les promesses des prédécesseurs
Avant l'arrivée au pouvoir d'une coalition formée par le Mouvement 5 Étoiles et la Ligue, l'Italie s'était engagée sur une baisse progressive de son endettement. En approuvant un budget à fort déficit et constant pendant trois ans, le conseil des ministres a choisi le chemin inverse. La proposition du ministre des Finances, Giovanni Tria, n'a pas fait recette. Ce technicien apolitique a plaidé, sans succès, pour un déficit à 1,6% afin de rassurer les marchés. La Ligue s’est enthousiasmée de la baisse des impôts à venir et de la retraite anticipée pour 400 000 Italiens. De leurs côtés, les antisystèmes des 5 Etoiles ont fêté le lancement d'un "revenu de citoyenneté". Il s'agit d'un versement de 800 euros par mois à 6,5 millions d’Italiens modestes dès l’an prochain.
"Des mesures historiques"
Les activistes du Mouvement 5 Etoiles se sont rassemblés jeudi soir pour célébrer ce qu’ils appellent "le budget du peuple". Leur chef de file, Luigi Di Maio, s'est félicité de "mesures historiques". "Surtout, nous commençons à enlever aux puissants pour donner à tous ceux qui se cassent le dos au travail, a-t-il proclamé. Nous expliquerons aux marchés qu’il y a tellement d’investissements avec ce déficit à 2,4% que l’économie se relèvera autant que nous le voulons." Indépendamment de la réaction des marchés, celle de la Commission européenne risque d’être sévère. Elle attend des gages de réduction de la colossale dette publique italienne, deuxième en Europe, après celle de la Grèce.
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