Deux dessins du "Canard enchaîné" sur Fukushima fâchent le Japon
Les sumos à trois bras et à trois jambes ont été peu appréciés par le gouvernement nippon. Ce derner a l'intention d'élever une plainte officielle auprès de l'ambassade de France à Tokyo.
L'humour français n'est pas du goût des Japonais. Après la publication de deux dessins dans l'hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné, mercredi 11 septembre, le Japon a annoncé, jeudi, qu'il avait l'intention d'élever une plainte officielle, auprès de l'ambassade de France à Tokyo. Le ministère japonais des Affaires étrangères a reçu pour consigne d'"expliquer en détail la situation" pour éviter de nouveaux incidents de ce genre. Les deux caricatures illustrent l'octroi des Jeux olympiques de 2020 à Tokyo, malgré la catastrophe atomique de Fukushima.
L'une des images, signée par le dessinateur Cabu, montre deux lutteurs gringalets coiffés d'un chignon, dont un avec trois jambes et l'autre trois bras. Un commentateur sportif disant "Marvellous, grâce à Fukushima, le sumo est devenu discipline olympique". La centrale Fukushima Daiichi est esquissée en arrière-plan.
Le deuxième dessin, réalisé par Mougey, montre deux travailleurs en combinaison de protection avec un compteur Geiger devant une piscine. "JO 2020 au Japon : la piscine olympique est déjà construite à Fukushima", dit la légende. Un des protagonistes ajoute : "On va peut-être réautoriser la combinaison pour les nageurs."
"Ce genre de dessins blesse"
"Ce dessin heurte les sentiments de ceux qui ont souffert du séisme du Tohoku-Kanto", estime le secrétaire général du gouvernement nippon, Yoshihide Suga. Il fait ainsi référence au séisme et au tsunami qui ont endommagé la centrale de Fukushima en mars 2011. "Il est malvenu et donne une impression erronée du problème de l'eau contaminée à Fukushima. C'est extrêmement regrettable", ajoute-t-il.
"Encore les médias français !" a pour sa part titré le journal populaire de centre-gauche Mainichi Shimbun (en japonais), au-dessus des deux caricatures incriminées. "Il y a des gens qui ont réellement subi l'impact des radiations et ce genre de dessins les blesse", explique une journaliste japonaise. "Cela provoquerait un énorme scandale s'ils étaient publiés dans la presse nippone", ajoute-t-elle.
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