Elections législatives au Japon : le parti conservateur au pouvoir perd sa majorité, une première depuis 2009

Un tel résultat serait quasiment inédit dans l'histoire du Parti libéral-démocrate, qui a réussi à se maintenir au pouvoir pendant la quasi-totalité de ses 69 années d'existence.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des Japonais déposent leur bulletin lors des élections générales dans un bureau de vote de Tokyo, le 27 octobre 2024. (TETSUJI NOGUCHI / YOMIURI / AFP)

Une première depuis 2009. Le parti du Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, n'a pas obtenu la majorité à la Chambre des représentants. D'après les premières projections de la télévision publique NHK, dimanche 27 octobre, le Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice) obtiendrait entre 153 et 219 sièges aux législatives.

Ces premières estimations, basées sur des sondages sortis des urnes, ne permettaient pas pour l'heure de déterminer si la coalition du Parti libéral-démocrate (PLD) de Shigeru Ishiba avec son partenaire du Komeito (centre droit) avait pu conserver à eux deux la majorité absolue (soit 233 sièges sur 465). Un tel résultat serait quasiment inédit dans l'histoire du PLD, qui a réussi à se maintenir au pouvoir pendant la quasi-totalité de ses 69 années d'existence (hormis un court passage de la gauche au pouvoir entre 2009 et 2012).

Le Parti démocratique constitutionnel (PDC), la principale force d'opposition parlementaire, a nettement augmenté son nombre de sièges au Parlement, selon la NHK. Il en obtient jusqu'à 191 d'après une première projection.

Le PLD embourbé dans un scandale financier

Agé de 67 ans, Shigeru Ishiba avait lui-même convoqué ce scrutin anticipé peu de temps après être devenu Premier ministre, le 1er octobre, espérant bénéficier d'un état de grâce pour consolider son pouvoir. Il a assuré samedi lors d'un meeting de campagne à Tokyo que le PLD voulait "repartir sur de nouvelles bases en tant que parti équitable, juste et sincère". Le dirigeant a promis aux électeurs "un nouveau Japon", espérant appliquer son programme de renforcement de la sécurité et de la défense, de soutien accru aux ménages à faibles revenus et de revitalisation des campagnes japonaises.

Mais le PLD peine à tourner la page de son scandale de financement, qui avait déjà contribué à l'impopularité du précédent Premier ministre, Fumio Kishida. Alors que Shigeru Ishiba s'était engagé à ne pas soutenir la campagne des membres incriminés, le quotidien Asahi a rapporté que le PLD avait versé 20 millions de yens (122 000 euros) aux sections locales dirigées par ces responsables, provoquant la fureur de l'opposition et amplifiant les doutes sur l'issue du scrutin de dimanche.

Shigeru Ishiba est également critiqué pour avoir fait marche arrière sur plusieurs sujets depuis son élection, comme la possibilité pour un couple marié de ne pas porter le même nom de famille, ou une plus forte taxation des plus-values.

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