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Japon : l'empereur Akihito laisse entendre qu'il souhaite abdiquer

Le Premier ministre a immédiatement indiqué "recevoir avec sérieux" la déclaration de l'empereur.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des passants regardent l'allocution de l'empereur Akihito, lundi 8 août 2016 à Tokyo (Japon). (TORU YAMANAKA / AFP)

Les mots sont pesés, mais le message est lourd de sens. L'empereur Akihito du Japon, âgé de 82 ans, s'est dit, lundi 8 août, préoccupé par sa capacité à continuer de s'acquitter de ses obligations, suggérant qu'il attendait une modification des lois qui l'obligent à rester empereur jusqu'à la fin de sa vie.

"Heureusement, je suis aujourd'hui en bonne santé. Cependant, quand je vois ma forme décliner progressivement, je m'inquiète de la difficulté à remplir mes fonctions en tant que symbole de l'Etat", a-t-il déclaré dans une rare allocution télévisée, invoquant son âge et la nécessité d'être pleinement investi dans sa mission.

Le Premier ministre reçoit "ses mots avec sérieux"

Le souverain dit exprimer ses pensées, étant dans l'impossibilité de "faire des commentaires spécifiques sur le système impérial". Il n'a en conséquence pas prononcé le mot "abdication" car la Constitution l'en empêche. Un tel terme serait considéré comme un acte politique, ce que prohibe la charte fondamentale.

Akihito, qui règne depuis vingt-sept ans, au nom de "l'accomplissement de la paix" (ère Heisei), vient ainsi de façon très ambiguë suggérer son souhait d'une modification du régime impérial pour lui permettre de transférer "de son vivant" ses fonctions à son fils, le prince héritier Naruhito. Le débat va s'ouvrir, si l'on en juge par le commentaire du Premier ministre, Shinzo Abe, qui a immédiatement déclaré : "Nous recevons avec sérieux les mots de sa majesté l'empereur et nous devons y réfléchir profondément."

Un rôle de représentation très prenant

Bien qu'elles ne soient guère médiatisées, les fonctions de représentation de l'Etat accomplies par l'empereur sont lourdes, comme l'avait souligné en 2013 son fils cadet, Akishino. Il doit signer nombre de textes de loi, traités et autres documents transmis par le gouvernement (un millier l'an passé), assister à de nombreuses réceptions (270 en 2015), recevoir des représentants d'Etats étrangers, etc.

Un sondage de l'agence de presse Kyodo publié la semaine passée indiquait que 85% des Japonais seraient favorables à un allègement des tâches de l'empereur s'il en émettait le vœu.

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