Japon, ton commerce fout le camp
Autrefois largement excédentaire grâce au succès des voitures et de l'électronique Made in Japan, la balance commerciale de l'archipel est régulièrement dans le rouge depuis le tsunami et l'accident nucléaire de mars 2011 dans le nord-est du pays.
La valeur des importations nippones a crû de 7,3% en janvier par rapport à celle du même mois de 2012, en partie du fait du coût des combustibles.
Seuls deux réacteurs sur les cinquante de l'archipel fonctionnaient en janvier, les autres faisant l'objet de contrôles renforcés de la nouvelle autorité de régulation nucléaire, sans perspective de redémarrage rapide.
Privées d'énergie atomique, les compagnies d'électricité sont obligées d'augmenter leurs importations d'hydrocarbures pour les centrales thermiques. Le Japon a ainsi importé du gaz naturel liquéfié comme jamais en janvier.
«La balance commerciale annuelle japonaise n'avait pas été déficitaire depuis l'an courant d'avril 2008 à mars 2009, plombé par la crise financière internationale qui avait fait dégringoler brutalement les exportations nippones», notait l'Expansion en avril 2012.
Dépréciation du yen
La volonté du gouvernement de peser sur la valeur du yen, qui a fortement baissé depuis quelques mois, a un double effet : d'un côté, le prix des d'hydrocarbures monte du fait de la baisse de la valeur de la monnaie japonaise mais de l'autre côté, les exportateurs japonais devraient profiter rapidement de la baisse de leurs prix.
En janvier, les exportations ont grimpé de 6,4%, dopées par le léger mieux de la conjoncture sur plusieurs marchés stratégiques. Les livraisons nippones de produits chimiques, sidérurgiques et métalliques ont augmenté vers l'Asie, que ce soit en direction des «quatre dragons» (Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong et Singapour) ou des pays d'Asie du sud-est.
Aux Etats-Unis, premier client du Japon, les voitures fabriquées dans l'archipel se sont mieux vendues, tout comme les pièces détachées pour l'automobile.
Le G20 avait conclu le 16 février une réunion à Moscou en promettant de ne pas s'engager dans une «guerre des monnaies», tout en se gardant de critiquer la politique de relance du Japon qui a fait chuter le yen de 20% et suscité les protestations de ses rivaux commerciaux.
Résultat de cette politique de relance, la Bourse de Tokyo a fini en hausse de 0,84% le 19 février, à un plus haut de 52 mois grâce aux valeurs exportatrices après le nouvel accès de faiblesse du yen.
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